L’écimeuse est l’outil de la dernière chance du désherbage mécanique. Complémentaire du binage et de la herse étrille en bio, ainsi que de l’herbicide en agriculture conventionnelle, ce n’est pas le matériel vers lequel il faut se tourner en priorité.

Cette solution de rattrapage permet de récolter des cultures infestées de chénopodes, d’éliminer la sanve dans le colza à l’automne, et le sarrasin montant en graines avant l’hiver dans du colza implanté en cultures associées. D’autre part, dans des céréales, la machine se montre efficace pour écimer ray-grass, bromes, folle-avoine.

 

Sur l’écimeuse Garford, les lames Boomerang tournent en sens inverse afin de former un andain. © C. Le Gall
Sur l’écimeuse Garford, les lames Boomerang tournent en sens inverse afin de former un andain. © C. Le Gall

Conditions particulières

Pour autant, l’écimeuse montre rapidement ses limites en végétation trop dense ou lorsque l’écart de taille entre la culture et l’adventice est trop peu important, par exemple avec du vulpin dans un blé. Par ailleurs, des cultures trop souples ont tendance à se coucher au passage de l’écimeuse. L’engin est par conséquent plus efficace avec les végétaux à tige rigide.

Les écimeuses présentes sur le marché sont souvent des machines simples avec une transmission hydraulique ou par courroies. Cependant, plusieurs constructeurs vont plus loin que la simple lame. Semas propose ainsi une écimeuse préfaneuse avec des rabatteurs montés sur un mât hydraulique. Cette solution technique permet d’utiliser l’écimeuse aussi bien sur céréales que pour supprimer les betteraves montées.

 

Le CombCut, de Lyckegard, utilise une brosse rotative pour rabattre les adventices vers les couteaux. © Lyckegard
Le CombCut, de Lyckegard, utilise une brosse rotative pour rabattre les adventices vers les couteaux. © Lyckegard

De son côté, Bionalan équipe sa solution d’un système rotatif avec des diviseurs avant. La matière coupée est emmenée par les ciseaux. Puissante et rapide, la machine est polyvalente. Elle peut être aussi employée pour broyer les chaumes, les chardons, voire les couverts végétaux s’ils ne sont pas trop denses. Selon le constructeur, il est possible de travailler à 10 kilomètres par heure, soit presque le double de la vitesse normale d’un écimage.

Des solutions originales

Le suédois Lyckegard, propriété de Kvick Finn, propose une solution différente. Contrairement aux écimeuses classiques, le CombCut n’évolue pas au-dessus de la culture, mais au ras du sol. Les céréales sont suffisamment souples pour se courber entre les couteaux et ne pas être endommagées. En revanche, les tiges plus rigides des adventices sont coupées. Un rotor garni de brosses se charge d’évacuer les adventices. Toutefois, selon l’importateur français, le réglage mécanique du CombCut est mal adapté aux conditions françaises, plus variables que celles de la Suède, et qui nécessitent des ajustements fréquents appelant un réglage hydraulique ou électrique.

 

Romain Bouillé, un agriculteur français, a développé cette écimeuse récupératrice, qui est aujourd’hui commercialisée par Zürn. © Zürn
Romain Bouillé, un agriculteur français, a développé cette écimeuse récupératrice, qui est aujourd’hui commercialisée par Zürn. © Zürn

Chez Garford, l’écimeuse à lames Boomerang est entraînée par courroies. Elle peut être attelée aussi bien sur le relevage avant que sur le tablier d’un chargeur frontal, ce qui est un avantage pour les éleveurs. Le sens des rotors est inversé afin de limiter le transfert des végétaux coupés et de former des andains intermédiaires.

Enfin, la solution commercialisée par Zürn et développée par un agriculteur français intègre un collecteur, qui supprime le risque de resemis des adventices. Corinne Le Gall