Lors d’une rencontre avec la presse, le 7 février 2018, l’assureur Groupama a indiqué qu’il souhaite proposer dès cette année de nouvelles offres de services s’appuyant sur les objets connectés. « Des tests ont déjà été menés avec succès avec de telles sondes à fourrages auprès de 25 fermes du Nord-Est et du Sud-Ouest et grâce à cela trois incendies ont pu être évités », explique Delphine Létendart, directrice du marché agricole.
Des balles sous surveillance
Ces sondes existent depuis de nombreuses années. L’innovation réside dans le fait qu’elles sont connectées et que les températures sont mesurées à intervalle régulier puis remontées sur le smartphone de l’éleveur via une application. Dès que la température s’accroît brutalement, il y a un risque d’incendie, l’éleveur a une alerte et il peut déplacer la ou les bottes concernées de manière à éviter l’inflammation et une éventuelle propagation au tas.
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L’autoéchauffement des balles de fourrages est la cause chez l’assureur de 50 à 100 incendies par an, avec un coût d’environ 300 000 € par sinistre.
Prévenir le vol de câbles
« Cet exemple de sondes à fourrages connectées représente bien ce que nous sommes en train de faire sur ces sujets-là », commente Delphine Létendart, ajoutant que d’autres services sont en réflexion, en s’inspirant de problématiques remontées du terrain comme la question des vols de câbles en cuivre sur les rampes d’irrigation et le monitoring de ces rampes pour s’assurer qu’elles se déplacent bien. Une caisse régionale, celle de Centre-Manche, propose déjà une telle offre.
Ces idées de services s’inspirent d’idées remontées par les clients auprès des caisses régionales, dans le cadre d’un programme baptisé « Initiatives agricoles » lancé au début de 2017. Probablement autour du Salon de l’agriculture, Groupama va mettre en place un site internet de coconstruction avec les agriculteurs pour des idées de services qui semblent intéressantes.
« Parfois, on pense tenir une bonne idée et lorsqu’on la met à l’épreuve du terrain, nos clients nous répondent : “Vous êtes gentils mais votre truc, cela ne marche pas !”, commente Delphine Létendart. Cela a été le cas avec une clôture connectée qui s’est révélée une fausse bonne idée car avec la perturbation des feuilles tombant dessus, le système bombardait d’alertes l’éleveur… » Si l’assureur va revoir le dispositif, il n’abandonne pas pour autant l’idée.