La masse de données collectées par les machines des agriculteurs augmente de façon exponentielle avec l’arrivée des terminaux sophistiqués. Parallèlement, les logiciels de traçabilité fleurissent. Le problème est la difficulté de récupérer ces données et de les utiliser sur les logiciels de gestion de l’exploitation ou dans d’autres machines.

L’agriculteur est souvent contraint de saisir une partie des données. Dans le meilleur des cas, les informations sont transférées via une clé USB, avec souvent des difficultés de compatibilité et de capacité de stockage. C’est à ce problème que le spécialiste de l’informatique DKE-Data s’est attaqué, avec l’aide d’une dizaine de constructeurs (Agco, Amazone, Grimme, Horsch, Kuhn, Krone, Lemken, Pöttinger, Rauch, Same Deutz-Fahr).

Ouvert à plusieurs marques

La solution mise au point est l’Agrirouter. Contrairement à ce que proposent certains constructeurs, l’objectif n’est pas de rendre l’agriculteur captif d’une marque, mais d’offrir un système complètement ouvert. L’Agrirouter facilite l’échange de données entre les différents systèmes.

Les échanges s’effectuent grâce à une connexion par internet. L’agriculteur s’enregistre gratuitement puis configure son Agrirouter personnel et décide qui peut échanger quelles données, avec qui et dans quel environnement. Il est aussi possible de connecter directement des Agrirouter entre eux pour un échange de données ciblées, par exemple entre deux exploitations pratiquant l’assolement en commun ou utilisant une maternité collective.

De nombreux transferts sont automatisés pour les travaux quotidiens. Le transfert des données s’effectue avec le réseau de téléphonie mobile, en 3G ou 4G. Il est aussi possible de raccorder l’Agrirouter à n’importe quelle solution connectée à internet, comme une application. La liaison s’effectue grâce à des unités de communication. Ces modules de télémétrie peuvent équiper des matériels déjà en service.

Un coût réduit

La société DKE-Data étant une structure à but non lucratif, les frais d’utilisation pour le transfert des données sont réduits. Ils seront soit facturés à l’agriculteur par son fournisseur de logiciel agricole, soit pris directement en charge par le constructeur qui fournit la machine équipée d’un terminal compatible. À cela s’ajouteront les frais de communication GSM pour le transfert des données entre les machines et l’Agrirouter. La mise en service officielle est fixée à début 2018.