Pour Hubert et Isabelle Veret, la fidélisation des clients passe par la régularité de la qualité de la viande proposée en vente directe, et donc par la régularité des rations. Les époux, gèrent chacun de leur côté deux exploitations de polyculture-élevage, à Belleau dans l’Aisne et à La Haute-Maison en Seine-et-Marne, avec une organisation comparable. Hubert, chez qui la chambre d’agriculture de l’Aisne organisait une porte ouverte le 11 janvier, élève 65 blondes d’Aquitaine, valorisées en veaux, vaches ou bœufs. Il privilégie au maximum les fourrages et les concentrés produits sur l’exploitation. Il achète des tourteaux de colza et des tourteaux de lin pour l’ensemble des besoins du troupeau. « Je l’achète par 25 t avec des voisins pour limiter les coûts, précise-t-il. On gagne ainsi 21 €/t livrée par rapport à une livraison par 3 t. « Quand on partage une livraison, il est important de prendre le temps de peser la part de chacun, insiste Christian Guibier de la chambre d’agriculture de l’Aisne. Ainsi, il n’y a pas d’ambiguïté sur le partage, et aucune source de conflit. »
L’année dernière, Hubert avait acheté du cornfeed sec. L’aliment apportait de l’énergie et des protéines et facilitait la confection de la ration. « Dans la foulée, la qualité des carcasses a évolué, précise Hubert. Le gras de couverture était plus abondant, car il y avait trop d’énergie dans la ration.
Objectif 110 g de PDI/UF
Aujourd’hui, les rations des vaches de réforme et des bœufs en engraissement sont composées d’un mélange de pulpes surpressées (50 %), d’ensilage de maïs (40 %), et d’ensilage de sorgho. Les trois sont superposés dans le silo et cela simplifie la distribution. En finition, les animaux reçoivent 1,5 kg de mélange orge et maïs grain de l’exploitation et des tourteaux achetés : 1,8 kg de tourteaux de colza et 1,2 kg de tourteau de lin. Et 80 g de minéraux 7 P/20 Ca sont également distribués. « Le maïs grain est intéressant en finition, précise Étienne Falentin de la chambre d’agriculture. Il convient toutefois d’éviter d’en distribuer plus de 1,8 kg par animal et par jour, pour éviter les dépôts de gras. »
L’objectif de la ration est d’atteindre 110 g de PDI/UF et une densité de 0,86 à 0,90 UF/kg de matière sèche. Un peu de foin est déroulé chaque jour dans l’auge également. Les stocks sont prévus pour couvrir les besoins de l’année et notamment pour la production des 11 gros bovins valorisés en vente directe, soit un par mois et éviter les à-coups dans la ration.
Des analyses sont réalisées chaque année pour les ensilages produits sur la ferme. Elles concerneront aussi les tourteaux dont les teneurs en matières azotées totales (MAT) peuvent varier jusqu’à 3 % d’une livraison à l’autre.