Le tracteur ne rentrera pas dans la nouvelle bergerie du Ciirpo. Il circulera tout autour pour déposer le fourrage dans les auges aménagées sur les longs pans. Les abords ont été stabilisés sur 3,5 mètres, pour faciliter le passage des engins. L’espace couvert est dédié essentiellement aux animaux.

« Les aires paillées occupent 70 % de la surface », précise Denis Gautier, directeur du Ciirpo. Par rapport aux bergeries traditionnelles, 135 m2 de couloir bétonné ont pu être économisés, l’équivalent de 20 000 à 25 000 €.

Le confort de travail et le bien-être des animaux n’ont pas été négligés pour autant, bien au contraire.

Bâtiment polyvalent

La surveillance et la circulation s’effectueront à partir du couloir central surélevé, de 40 cm, par rapport aux aires paillées. Ce couloir de 2 mètres est conçu pour le passage des intervenants à pied, « mais aussi avec le quad, si besoin », ajoute Michel Pierrefixe, technicien du Ciirpo.

Ce couloir est enjambé par un plateau posé sur les barrières des aires paillées et monté sur roulettes se déplaçant d’un bout à l’autre du couloir. « Nous y déposerons le matériel nécessaire aux mises bas », poursuit-il. Ce « chariot » peut également transporter une balle de foin. Le rail et les essieux sont prévus pour supporter une balle de 300 à 400 kg. L’apport de foin à cet endroit ne se fera que pendant l’agnelage, lorsque les brebis sont bloquées un jour ou deux avec leur(s) agneau(x). En dehors de cette période, ce couloir ne sera utilisé que pour circuler et surveiller. Après les agnelages, le chariot peut être enlevé.

Alimentation. L’affouragement sera effectué, depuis l’extérieur, dans les auges (abritées) placées sur les longs pans devant les cornadis. Idem pour le paillage, il suffira de remonter les bâches montées sur un enrouleur électrique. Les concentrés seront eux aussi apportés devant les cornadis. Pour limiter la pénibilité, la ferme s’est équipée d’un distributeur mobile d’aliment. L’automoteur électrique comporte quatre compartiments et peut circuler d’une bergerie à l’autre. Sa capacité est de 400 kg.

L’agnelage. Les cases de mises bas « classiques » sont montées avec des claies de 1,5 m de long et de 1 m de large dans l’aire paillée, de part et d’autre du couloir central. Le montage se fera en fonction des abreuvoirs, placés tous les 2 m le long. Chacun alimente deux cases. L’accès à l’aire paillée s’effectue par les portes barrières de 2 m présentes le long du couloir central. Celles-ci peuvent servir aussi pour le passage des brebis. La porte, qui dispose d’un verrou à ressort, est aussi dotée d’une roulette à son extrémité, pour pivoter aisément.

L’aménagement de la bergerie a été réfléchi pour faciliter le travail autour des mises bas et des lactations. « Toutes les autres catégories d’animaux – brebis gestantes ou vides, agnelles de renouvellement et agneaux de boucherie – pourront être logées dans ce bâtiment sans aménagement supplémentaire », ajoute Denis Gautier. La taille des lots sera modulable grâce à des barrières métalliques, en bois ou avec des filets de contention. Le curage se fera facilement par les pignons. Les poteaux aux extrémités sont placés dans des gaines, pour être facilement démontés.

Bâtiment à énergie positive. La bergerie produira plus d’énergie qu’elle n’en consomme, grâce aux panneaux placés sur le pan sud, sur 350 m². La charpente en « contrecollé », d’une portée de 16 mètres, supporte ces panneaux, sans aucun poteau intermédiaire. Sous les panneaux, les tôles du pan sud sont anti-condensation. Pour compenser l’absence de translucide sur ce côté, et pour faciliter la ventilation, la bergerie est surmontée d’un puits de lumière (1,60 m de large) au faîtage. « L’utilisation du bois pour la charpente et les portes permet de valoriser l’agroforesterie et s’inscrit ainsi dans une démarche de durabilité », déclare Denis Gautier.

(1) Centre interrégional d’information en production ovine.