«Un éleveur qui tient compte de l’organisation sociale de son troupeau sera plus observateur, vigilant et travaillera davantage en sécurité, notamment lors de situations d’embarquement ou de contention », appuie l’éleveuse et comportementaliste animalier Pauline Garcia. La hiérarchie s’établit rapidement au sein d’un groupe. Pour autant, les statuts ne sont pas figés. Ils peuvent évoluer au moment d’un réallotement, avec l’introduction de nouveaux individus.
Parmi les profils, la vache dominante se distingue par sa grande taille, une note d’état corporel élevée, la présence de grandes cornes, un pelage plus propre et peu de blessures apparentes. « L’ancienneté dans le groupe est souvent un facteur déterminant », ajoute l’Idele. « Cette vache aura un accès prioritaire aux ressources, jouant sur l’intimidation et l’agressivité avec ses congénères. Dans les déplacements, elle se positionne au milieu de sorte à se préserver », explique la comportementaliste. Face à ce type d’animal souvent très gourmand, la récompense alimentaire est une pratique efficace pour établir le contact. Devant un profil de subordonnée, très émotif et fuyant, « il est conseillé d’adopter une gestuelle douce et soignée afin que l’animal associe l’éleveur à un pilier stable et rassurant avec lequel il peut coopérer », note-t-elle.
Repérer les meneurs
On trouve également le « leader », capable d’influencer les mouvements et les activités du troupeau. « Il n’y a pas de relation entre la dominance et le leadership. Au contraire, le meneur est souvent de rang social intermédiaire », explique l’Idele. « Ces individus ont développé une certaine autonomie », relève Pauline. La reconnaissance des meneurs présente des applications intéressantes en élevage. Par exemple, « si le meneur est habitué à utiliser le couloir de contention, il y facilitera le passage de tout le groupe », poursuit l’Idele.