La gestion des couverts végétaux, de l’implantation à la destruction, représente un coût pour l’exploitant. Mais en plus de leurs intérêts agronomiques, certains peuvent être valorisés directement à la ferme comme en vente.
Grains : un coup de poker
Trois récoltes en deux ans pour un sol couvert en permanence, l’idée a de quoi séduire. Certains couverts sont récoltés en grains pour être vendus. Cette stratégie peut se révéler profitable, mais n’est pas à la portée de tous les systèmes.
Il faut d’abord limiter les coûts d’implantation au maximum avec, idéalement, des semences fermières en semis direct. Quant à la volatilité des prix des cultures concernées, elle rend la valorisation dépendante du marché. Pour obtenir une bonne rentabilité, les meilleurs « candidats », selon les chambres d’agriculture du Centre - Val de Loire qui ont travaillé sur le sujet, sont le sarrasin et le millet. Le premier est intéressant dans la rotation pour gérer le salissement. En interculture, il ne produit pas plus de 15 q/ha et l’instabilité extrême de son prix ne le rend pas toujours attractif. Le second, un peu plus stable, se vend entre 150 et 280 €/t. Son rendement varie de 0 à 45 q/ha.
Attention toutefois, cette stratégie implique parallèlement un bon suivi de la fertilisation, car elle exporte les nutriments du sol en grande quantité.
L’évidence fourragère
Pour les éleveurs, la valorisation fourragère est une solution qui présente des avantages. Elle se révèle très intéressante les années de sécheresse. Un fourrage de qualité peut être obtenu en culture associée avec les MCPI (méteils céréales protéagineux immatures) comme en culture simple, telle que le colza fourrager. L’affouragement s’effectuera en vert, fauche, ensilage ou simplement pâturage.
De l’énergie sansconcurrence alimentaire
Les Cive (cultures intermédiaires à valorisation énergétique) approvisionnent les méthaniseurs sans entrer en concurrence avec les cultures alimentaires. La biomasse produite est ainsi transformée en énergie. L’avoine, le triticale ou l’orge conviennent à cet usage, de même que des mélanges céréales-légumineuses. Le couvert végétal est ensilé et stocké, avant d’être incorporé à une recette pour méthaniseur. Son pouvoir méthanogène, supérieur à celui des effluents d’élevage, booste la productivité de l’installation. Le digestat est ensuite épandu.
Notons qu’un couvert peut avoir une vocation tant fourragère qu’énergétique, à adapter selon l’année.