La surveillance à distance ne se limite pas aux bâtiments. En effet, même si un tel suivi est plus compliqué à mettre en place au sein des prairies, c’est là que les éleveurs ont le plus à gagner en temps de travail. S’économiser un aller-retour pour vérifier le niveau de la tonne à eau dans la pâture des génisses ou des vaches taries, située à plusieurs kilomètres de l’exploitation, est une perspective qui séduit.
Veiller sur la clôtureà moindre coût
La demande principale des éleveurs concerne la surveillance des clôtures électriques. C’est d’ailleurs sous l’impulsion d’un groupe d’exploitants locaux que la start-up savoyarde Pampaas a développé le boîtier connecté VigiFence. Ce dernier embarque un module radio et deux fils devant être connectés l’un à la clôture et l’autre à la terre. Via le réseau basse fréquence Sigfox, le dispositif envoie régulièrement un message pour informer du bon fonctionnement de la clôture et déclenche une alerte en cas d’incident ou de faiblesse de la batterie. VigiFence s’installe sur toutes les clôtures électriques, branchées sur le secteur ou sur batterie. L’éleveur est alerté par SMS ou par email.
Plus sophistiquée, la solution L-Box, testée par Lacmé, alerte en cas de dysfonctionnement mais propose aussi de piloter la clôture. Les réglages s’effectuent à partir d’une application sur le smartphone.
Suivre le niveau d’eauet de fourrage
La possibilité de surveiller à distance les points d’eau et le niveau de fourrage dans les râteliers est également une demande récurrente des éleveurs. Comme pour les clôtures, la solution la plus économique et la plus fiable est la mise en place d’un objet connecté pour mesurer le niveau d’eau ou le poids de fourrage. Là aussi, Pampaas met en avant une solution avec VigiAqua, qui comprend une sonde munie d’un flotteur et placée dans la tonne. Une masselotte montée sur un fil se redresse quand le niveau d’eau baisse. L’éleveur reçoit un SMS lorsque la tonne est presque vide. Cette solution coûte 250 euros, abonnement Sigfox compris.
Pour une solution plus industrialisée, Beiser Environnement présente une tonne à eau et un râtelier à fourrage connectés. Celle-ci est équipée d’un capteur de niveau, d’un accéléromètre et d’un système de géolocalisation. Le chef d’exploitation observe à distance le niveau dans sa citerne.
De son côté, la remorque Fourra’Lib est munie d’un capteur de pesée qui permet de suivre le niveau de fourrage dans le râtelier en temps réel. Les informations sont transférées grâce au bas débit LoRa ou Sigfox, au choix de l’utilisateur. L’éleveur peut programmer des seuils d’alerte, par exemple lorsque le niveau de fourrage est inférieur à 50 %. Un relevé journalier de la quantité consommée est effectué. Corinne Le Gall