«Une vache qui boite, c’est de 5 à 35 % de production de lait en moins », avertit Joop Lensink, enseignant-chercheur à l’ISA de Lille, spécialisé dans l’observation du comportement des animaux. Un impact de 15 % sur une vache qui produit 30 kg de lait par jour en moyenne lorsqu’elle n’a pas de problème de santé (9 150 l/lactation), c’est 4,5 kg de lait par jour en moins. à 0,30 €/l, la perte quotidienne s’élève à 1,35 €/VL, soit pour un troupeau de 80 laitières environ 110 € par jour (près de 40 000 €/an).
Cette baisse est due à une diminution de l’ingestion car la vache se déplace moins en raison de la douleur. Une dégradation de l’état corporel des bêtes fortement boiteuses est observée. La difficulté à se déplacer impacte aussi la fertilité. Les chevauchements sont moins importants et les chaleurs moins repérées.
Un troupeau qui ne boite pas, c’est un contexte favorable à la rentabilité. « Le coût d’un revêtement de 40 à 50 €/m2 (en plus du béton), sur un couloir de 80 m sur 3,30 m, représente un investissement de 12 000 €. Mais cette somme peut être compensée en l’absence de problème de santé », déclare Joop Lensink.
Un surcoût potentiel
Toutefois, les causes des boiteries sont souvent multifactorielles. La fréquence du raclage, la gestion du parage, la durée de la période en bâtiment… sont autant d’éléments à prendre en compte.
Concernant le coût, l’Institut de l’élevage alerte aussi sur la multiplication des matériaux utilisés. Cela aboutit à la réduction des surfaces mises en œuvre, ce qui engendre potentiellement un surcoût. Certains matériaux sont d’emblée beaucoup plus chers que d’autres. Ce critère intervient dans le choix de la combinaison. Les bâtiments sont toutefois de plus en plus grands, ce qui devrait limiter l’impact du surcoût.