Président de l’AAMF (1), Francis Claudepierre reste sur sa faim. À son goût, la mise en pratique des conclusions du groupe de travail national se fait attendre. « Les 100 millions d’euros prévus pour aider au financement des projets ne sont pas encore engagés. Une réunion est prévue pour étudier les modalités et j’y suis convié. La seule information disponible est que cette enveloppe devrait aider environ 400 projets. D’autres travaux attendent, sur les conditions tarifaires, les attestations de conformité, les conditions du biogaz porté, le ciblage des aides, etc. Et puis l’AAMF est aussi dans le groupe de travail sur le digestat. Là, la tâche est plus délicate. Depuis 2002, nous militons pour sortir du statut de déchet et le groupe de travail national l’a acté. Mais avec la FNSEA, qui s’intéresse enfin à ces questions, nous sommes pour un cahier des charges strict et pour garder la main sur les plans d’épandage. Le risque est que les industriels du déchet, notamment dans l’épuration de l’eau, s’imposent. Les méthaniseurs ne veulent pas substituer les industries aux productions agricoles. Nous pouvons de cette manière réaliser un modèle français de la méthanisation. Parmi les autres négociations à engager, il y a aussi la limitation des cultures dédiées à 15 %. Il faut être plus pragmatique et adapter ce plafond à la taille du digesteur et au contexte local, dans un segment de 15 à 30 %. Pour les filières lin, chanvre textile ou encore biocarburants, il faut se rappeler que c’est 100 %. »
(1) Association des agriculteurs méthaniseurs de France.