Pascal Chaussec, président de l’Apepha (1), est résigné. « Alors qu’avec les projets photovoltaïques, on participe à créer de la valeur ajoutée sur les territoires, on ne cesse de casser la dynamique. Le photovoltaïque est pourtant fait pour l’agriculture », martèle-t-il. Le polyculteur-éleveur en veut au groupe de travail national de ne pas avoir répondu aux attentes du terrain agricole. « On voulait une régionalisation des tarifs et pousser le plafond des contrats d’achat à 250 kW. Au lieu de ça, les porteurs de projets vont se jeter sur des appels d’offres et des prix inférieurs à 8,5 c€/kWh, pour lesquels les agriculteurs ne peuvent pas se battre. Nous sommes de fait exclus. Ce sont les gros porteurs qui vont rafler la mise. »

À ses yeux, les seules solutions sont les groupements de projets de moins de 100 kW pour diminuer le coût des installations, « ou l’autoconsommation qui est déjà financièrement intéressante. L’agrivoltaïsme peut être aussi une bonne opération, notamment avec l’aide du financement participatif. Dans tous les cas, il faut être très vigilant vis-à-vis des opérateurs. Beaucoup de gros faiseurs sont intéressés par la surface. Il faut se souvenir que plus de 2 000 agriculteurs se sont fait avoir avec le système de mise à disposition des hangars. Attention aussi aux promesses exagérées des trackers, on risque des désillusions. Pour une serre ou au sol, il faut solliciter des groupes d’investisseurs qui soient eux-mêmes agriculteurs ou une coopérative. La valeur ajoutée doit revenir et être partagée entre les agriculteurs. »

(1) Agriculteurs producteurs d’électricité photovoltaïque associés.