S’il existe une façon simple, voire économique, de traiter ses effluents phytosanitaires, c’est bien celle du bac étanche, ou du lit biologique. Son principe est de reproduire, en milieu confiné et maîtrisé, la dégradation naturelle des produits phytosanitaires qui a lieu au champ après traitement. Pour cela, le système ne nécessite pas de matériels ou de technologies high-tech. Il est composé d’un bac étanche rempli d’un mélange de terre et de paille formant un substrat organique. Les produits phytosanitaires dilués sont introduits dans le Biobac dans lequel le substrat organique permet une fixation et une « biodégradation » des matières actives phytosanitaires. Écoulement et aspersion peuvent même être gravitaires depuis l’aire de rinçage et de remplissage.

De plus, la simplicité de l’installation autorise l’autoconstruction. Outre la réalisation du bac en béton, le système nécessite une armature pour supporter une couverture. Celle-ci évite que les eaux de pluies noient le bac. En dessous, les quatre côtés restent ajourés. Le plus délicat reste le dimensionnement du bac. Pour cela, il faut considérer la nature des filières de production, le nombre de pulvérisateurs, les surfaces traitées et les itinéraires techniques de pulvérisation.

Entretien annuel

Pour le phytobac de Bayer, par exemple, la superficie à mettre en place varie entre 2,5 et 5 m² par mètre cube d’effluents générés annuellement. Un entretien du substrat du bac doit être régulièrement réalisé, par exemple chaque année avant le début de campagne. Il s’agit essentiellement d’un brassage. Il est alors conseillé d’ajouter de la paille. Au bout de dix ans en grandes cultures, le substrat peut être épandu. Attention toutefois, ce système n’est pas destiné à recevoir d’autres matières que des effluents phytosanitaires dilués. La mise en œuvre peut être individuelle ou collective. Certains équipementiers, comme Bayer, ont agréé un réseau d’experts autour de leur solution. Ils proposent un cahier des charges et un dimensionnement spécifique.

Des packs « tout-en-un » existent aussi. Le prix du système de bac peut s’échelonner entre 1 000 et 20 000 euros, en fonction de sa taille, des matériaux et de sa configuration.