« Les clients internationaux, notamment asiatiques, à la réception des bateaux de blé russes, se plaignent notamment d’impuretés dans les grains, et donc les autorités sanitaires renforcent leurs contrôles », a déclaré Sébastien Poncelet, analyste au cabinet Agritel.
Restrictions d’exportation ?
Il y a eu, selon lui, une première phase de contrôle dans les silos d’exportation qui chargent les bateaux, dans les ports, « et là, ils remontent la chaîne, puisqu’a priori, la décision a été prise de contrôler les silos au départ, à l’intérieur des terres ».
Il tempérait toutefois les rumeurs de restrictions d’exportation, qui ont déjà agité le marché il y a quelques semaines : « La Russie a pris des mesures mais est-ce que le raccourci entre ces mesures et le fait qu’ils vont restreindre les exports est à faire, ce n’est pas évident », estime ainsi M. Poncelet.
Un embargo caché ?
Il relève que l’évocation de la Russie dans les coulisses des marchés, du fait de l’importance colossale prise à l’exportation par ce pays, agitait systématiquement les cours et estimait que « le marché s’inquiète de ce qui ne pourrait être qu’une mesure de renforcement qualitatif », alors que certains craignent selon lui « un début d’embargo caché ».
L’agence russe en charge de la surveillance vétérinaire et phytosanitaire a averti dans un communiqué qu’elle allait peut-être suspendre l’activité d’une trentaine d’entreprises gérant des sites de collecte de grains dans les régions de Krasnodar et de Rostov sur le Don, près de la mer Noire. La majeure partie des céréales russes destinées à l’exportation partent de cette zone.
Et la Libye ?
Lors d’inspections, il aurait été relevé la présence de mauvaises herbes, de sols déficients et l’absence d’équipements nécessaires en cas de quarantaine, fait valoir l’agence qui prévient qu’elle pourrait exiger la fermeture de certaines entreprises jusqu’à 90 jours.
Peut-être que la Libye, qui convoitait les blés russes – pour 1 million de tonnes tout de même – reviendra sur sa décision et se tournera vers des blés européens.
À l’approche de la clôture sur Euronext, la tonne de blé regagnait 1 euro sur l’échéance de décembre, à 201 euros, et 1,50 euro également sur celle de mars, à 204,50 euros.
Dans le sillage du blé, la tonne de maïs repartait également à la hausse, avec 50 centimes d’euro de plus tant sur l’échéance de novembre, à 174,75 euros, que sur celle de janvier, à 176,75 euros.