« La monnaie (européenne) a pas mal baissé, on a gagné en compétitivité », commentait Alexandre Boy, analyste en chef au cabinet Agritel.

 

Autre élément confortant les niveaux de prix actuels du blé sur Euronext, le renforcement du rouble et le niveau de prix des blés vendus récemment par la Russie au grand importateur d’épis qu’est l’Égypte, en hausse par rapport aux derniers mois, selon Alexandre Boy.

Achats égyptiens de blé russe

L’Égypte a en effet acheté 180 000 tonnes de blé russe, à des niveaux de prix en hausse (+8 dollars la tonne) par rapport aux derniers achats de l’autorité publique.

 

« Du côté des disponibilités, la récolte au Canada est ralentie par la pluie et même neige, elle peine à s’achever (réalisée à 58 % contre 92 % l’an dernier à la même date), souligne Coop de France métiers du grain dans sa note du 5 octobre 2018. Quant à l’Australie, le CIC a baissé la semaine dernière sa prévision de 1,4 Mt et prévoit une production à 19,1 Mt, mais les opérateurs du marché anticipent une baisse plus significative encore. »

Concurrence du blé argentin

À l’inverse, les prix sont plutôt en baisse en Argentine. La Bourse de Buenos Aires (Bage – The Buenos Aires Grain Exchange) maintient ses prévisions de production à 19,7 Mt, ce qui ferait 1 Mt de plus que l’an passé.

 

« Alors que le prix du blé russe se rapproche du prix européen, le prix du blé argentin, en Fob, s’établit à 20 $ de moins que le blé français. Dans ces conditions, malgré les frais de transport, il pourrait bien prendre le relais du blé russe, et concurrencer les blés français, notamment sur l’Algérie et l’Afrique de l’Ouest », estime Anne-Laure Paumier de Coop de France métiers du grain.

 

Au début de la semaine prochaine, les marchés vont commencer à anticiper le prochain rapport mensuel du ministère américain de l’Agriculture, qui doit paraître jeudi.

 

Vers 17h30 sur Euronext, la tonne de blé regagnait 25 centimes d’euro sur l’échéance de décembre, à 203 euros, ainsi que sur celle de mars, à 206,25 euros.

 

Le marché du maïs ne progressait guère, en raison de la pression engendrée par la récolte sur les prix et également par les prix des maïs d’importation, meilleur marché que les prix sur Euronext.

 

« Avec 835 000 t de maïs déchargées dans les ports de l’UE au cours de ces deux dernières semaines, les importations en provenance des pays tiers s’élèvent déjà à 3,9 Mt, soit 300 000 t de plus que l’an dernier à la même date, note Coop de France métiers du grain. Comme l’an dernier, les marchandises arrivent principalement en provenance du Brésil (1,4 Mt) et de l’Ukraine (1,3 Mt), mais également du Canada (0,6 Mt). »

 

Sur Euronext, vers 17h30, la tonne de maïs était stable sur l’échéance de novembre, à 174 euros, et progressait de 25 centimes sur celle de janvier, à 176,25 euros.