À l’approche de la clôture sur Euronext, la tonne de blé reculait de 1 euro sur mai, à 166,50 euros, et de 75 centimes sur septembre, à 170,50 euros.

 

Le conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer, composé de professionnels et des pouvoirs publics, a abaissé ses exportations vers les pays tiers (8,3 millions de tonnes contre 8,5 en mars) mais qui sont compensés par une hausse de la consommation européenne et donc des exportations intracommunautaires (8,9 Mt contre 8,5 en mars).

 

Mais ces chiffres ne vaudront que « sous réserve que les marchandises puissent circuler », a souligné Rémi Haquin, président du conseil spécialisé des céréales de FranceAgriMer, lors du point mensuel organisé mercredi au siège de Montreuil (Seine-Saint-Denis). Soulignant l’inquiétude soulevée par la grève SNCF, il a insisté : « Il y a des perturbations qui inquiètent aujourd’hui les vendeurs pour expédier, les ports pour exporter et les amidonniers pour transformer. » Il a ainsi évoqué l’entreprise familiale Roquette : dans son siège de Lestrem (Pas-de-Calais), ce géant mondial de la chimie verte, qui valorise notamment l’amidon, reçoit habituellement la cargaison de sept trains par jour, soulignait Rémi Haquin, ce qui équivaudrait, selon lui, à 350 camions de marchandises.

 

La situation est d’autant plus préoccupante que « le transport fluvial a payé 2016 », selon Ludovic Pâris, délégué des filières des grandes cultures chez FranceAgriMer. Il rappelle que le fret fluvial dépend énormément des récoltes de céréales. Conséquences de leur niveau catastrophique en 2016, « beaucoup d’entreprises ont mis la clé sous la porte et on s’est retrouvé avec des capacités diminuées par rapport aux années précédentes ». FranceAgriMer n’était toutefois pas en mesure, dans l’immédiat, de quantifier l’impact que pourrait avoir la grève.

 

Le service de la statistique Agreste du ministère de l’Agriculture a livré par ailleurs une estimation des surfaces de la prochaine campagne céréalière dans l’Hexagone : les cultures de blé tendre seraient stables, en très légère augmentation à 4,98 millions d’hectares en 2018-2019, contre 4,96 millions l’année précédente. Les surfaces en orge diminueraient à 1,85 million d’hectares contre 1,90 million, à l’inverse du colza, qui grimperait de 100 000 hectares, à 1,5 million.

 

La tonne de maïs, quant à elle, perdait 25 centimes sur juin à 167,25 euros et restait inchangée sur août, à 171,25 euros.