« Nous n’arrivons pas à fournir toutes les demandes des abattoirs et une partie de nos éleveurs va bientôt partir à la retraite. Nous recherchons plus que jamais des producteurs », lance Blandine Terrier, présidente de la Cafo (Coopérative agricole des fermiers de l’Orléanais), qui produit des poulets sous label, en Loir-et-Cher. Que ce soit en poulet standard, en label, ou en dinde, dans toutes les régions de France, le marché est demandeur depuis plusieurs années.

Qualités standard, label ou bio

Diversification

Un céréalier qui développerait un atelier de volailles pourrait utiliser le fumier sur les cultures et faire des économies d’engrais de fond.

En productions label, bio ou sous appellation, il est possible de valoriser une partie des céréales produites sur l’exploitation pour l’alimentation. Ce qui n’est pas possible, en revanche, dans un système en intégration.

La charge de travail et l’astreinte sont d’environ 1 h 30 par jour. Les pointes de travail se déroulent entre deux lots, lors du vide sanitaire, soit tous les 35-40 jours en poulets standard, 90 jours en label ou 120-130 jours en dindes.

Complément de revenu

Selon l’enquête avicole 2015 des chambres d’agriculture du Grand Ouest, le revenu disponible (1) s’élève à 7,26 €/m2/an en poulet standard, et 8,61 €/m2/an en label. La rentabilité est proche entre les deux productions. Mais l’investissement de départ et le mode de production sont très différents : 3 lots par an pour du label, contre 7 en standard.

Éviter d’investir dans du neuf

Bâtiments d’occasion à rénover

Le coût du bâtiment est un point crucial. « Mieux vaut en acheter un d’occasion (environ 80 €/m2) et le rénover (50 €/m2). Cela reviendra deux fois moins cher qu’un bâtiment neuf, conseille Élodie Dezat, ingénieure aviculture à la chambre régionale de Bretagne. Si ce n’est pas possible, il faut faire très attention aux devis de construction. » Il faut compter entre 250 et 280 €/m2 pour un bâtiment neuf en standard et 200 €/m2 en label, parcours compris.

La taille dépendra du projet. Pour une diversification, 1 350 m2 (le seuil d’autorisation) en standard suffisent. En production label, comptez deux bâtiments de 400 m2. La parcelle doit avoir accès à l’eau et à l’électricité, et le bâtiment doit être éloigné de 100 m des habitations.

Des marges très variables

De 15 à 45 €/m²

« Aujourd’hui, la marge brute en poulet standard varie entre 30 et 35 €/m2. Avec 10 €/m2 de charges fixes (chauffage, frais de vétérinaires, etc.), les annuités ne doivent pas dépasser 20 €/m2. Ce qui est tout à fait possible grâce aux aides », juge Élodie Dezat. Et cette dernière de prévenir : « Certains intégrateurs promettent parfois des marges difficilement atteignables. Lorsque l’on débute, obtenir 45 €/m2 de marge brute n’est pas réalisable. »

La marge peut fluctuer de 15 à 45 €/m2, en fonction du niveau de technicité, du bâtiment et de la rotation des lots. En système intégré, l’éleveur est fortement dépendant de l’abatteur. « Il est souhaitable que l’intégrateur s’engage, dans le contrat, sur une marge brute annuelle », conseille Élodie Dezat.

Jusqu’à 40 % d’aides

De 15 à 32 €/m², selon la région

Pour inciter les agriculteurs à sauter le pas, de nombreuses aides à l’investissement sont disponibles. La majorité des abatteurs, fabricants d’aliments ou organisations de producteurs proposent des subventions de 15 à 32 €/m2. Le Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations (PCAE) dépend de chaque Région. L’aide est plafonnée en Bretagne, alors qu’elle est très intéressante dans le Centre-Val de Loire (40 % de l’investissement avec 10 % de bonus pour les bio et les jeunes agriculteurs, plafonnée à 130 000 € d’investissement en 2017) ou en Rhône-Alpes. Certains départements mettent encore la main à la poche.

(1) Excédent brut d’exploitation – annuités – investissements autofinancés.