Le distributeur spécialisé bio, Biocoop, est revenu sur les résultats de l’année 2022 à l’occasion d’un point avec la presse organisé le 20 mars 2023. L’occasion d’évoquer ses projets pour 2023.

Une moindre perte de chiffre d’affaires

Le leader français de la distribution spécialisée bio (45,4 % des parts de marché en 2022) compte 765 magasins sur le territoire national. En 2022, il a enregistré un chiffre d’affaires de 1,495 milliard d’euros soit 5,6 % de moins qu’en 2021. Au global, le marché spécialisé bio aurait perdu 12 % de chiffre d’affaires.

En 2022, l’enseigne a ouvert 40 nouveaux magasins et en a fermé 36. Une situation que son directeur général, Sylvain Ferry, nuance en comparaison de la fermeture des 222 magasins spécialisés sur toute l’année 2022. « Biocoop dans le monde de la bio ne va pas si mal », résume-t-il.

L’ouverture de 17 nouveaux magasins et la fermeture d’une quarantaine sont prévues pour 2023. « C’est possible que le développement dans les prochains mois ou prochaines années sera plus par des intégrations extérieures, des arrivées d’autres magasins dans le réseau, que de la création pure », ajoute Pierrick de Ronne, le président de Biocoop.

Des prix attractifs

Les produits sous la marque Biocoop, soit 543 références, ont gagné 2 % de chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier. Ils représentent aujourd’hui 17 % du chiffre d’affaires du distributeur. L’enseigne propose également 500 produits avec un prix maximum autorisé défini par la coopérative Biocoop.

Parmi ceux-ci, 140 sont définis comme « prix engagé », autrement dit, « des prix justes pour le producteur, le transformateur, le magasin et le client, traduit Sylvain Ferry. L’an dernier, l’inflation moyenne du panier des consommateurs chez Biocoop a été de 5,5 % contre 13,5 % dans la grande distribution. Aujourd’hui, certains produits bio sont moins chers que des produits standards. »

Des inquiétudes pour la bio

Néanmoins, l’inquiétude subsiste quant au maintien des filières biologiques. « Je suis perplexe, voire en colère ou agacé du mépris pour l’agriculture biologique du gouvernement et des politiques publiques nationales, explique Pierrick de Ronne. Alors que des centaines de millions d’euros sont annoncées pour la filière du porc, ou des betteraves. »

Concernant les 10 millions d’euros débloqués par le ministère de l’Agriculture en faveur des producteurs bio, le président de Biocoop estime qu’on a simplement « éteint la grogne ». Biocoop ambitionne de passer 100 % de ses groupements de producteurs au label Bio Équitable France en 2023. Cela garantirait une rémunération sur une durée minimale de trois ans pour les producteurs labellisés.

Le distributeur pointe également la responsabilité du label Haute valeur environnemental (HVE) placé au même niveau que le label AB dans les appels d’offres pour la restauration hors domicile qui s’inscrivent dans les objectifs de la loi Egalim. « Cette loi devrait être un tremplin pour l’agriculture biologique », rappelle Pierrick de Ronne.