L’agence de l’eau Artois-Picardie et l’association Pour une agriculture du vivant (PADV) proposent un programme de paiement pour services environnementaux (PSE) « régénératif » en grandes cultures. Ce projet inédit a un double objectif. Le premier est de massifier la transition agroécologique sur un territoire de 250 communes environ afin de protéger cinq masses d’eau prioritaires (l’Ancre, l’Hallue, la Cologne, l’Omignon et la Luce). Deuxième but : tester un dispositif alternatif aux MAEC (mesures agroenvironnementales et climatiques), qui ont peu de succès en grandes cultures.
Doté de 6 millions d’euros sur cinq ans, le dispositif est dimensionné pour environ 20 000 hectares. Le but est d’embarquer 100 agriculteurs dans l’agriculture de régénération (bios ou conventionnels), 50 dès 2024 et 50 autres l’an prochain. « Ils devront disposer d’au moins une parcelle sur le territoire concerné et d’un contrat avec au moins l’un des partenaires filières du projet », précise l’agence de l’eau.
Financement public et privé
Les agriculteurs seront rémunérés en fonction de leur indice de régénération, référentiel développé par PADV pour mesurer le niveau agroécologique d’une exploitation. « L’évaluation initiale et la progression annuelle des producteurs sera basée sur 11 indicateurs issus de cet indice de régénération, comme le taux annuel moyen de couverture du sol, l’écart à l’IFT herbicide régional moyen, le nombre d’espèces cultivées… », précise Juliet Carceles, cheffe de projet chez PADV.
Le financement se répartira à parts égales entre des fonds publics, via le PSE, et privés via des primes filières versées par les entreprises agroalimentaires déjà engagées comme McCain et Cristal Union. D’autres acteurs de l’aval devraient les rejoindre en 2025 (Bonduelle, Cérésia, Tereos, Ternovéo, Unéal, Brioche Pasquier et LVMH recherche).