Si ce n’est déjà fait, il est encore temps de se pencher sur la gestion des vivaces dans les maïs semés le plus tardivement. En fonction des zones, les espèces présentes peuvent varier. Toutefois, les liserons restent un peu partout la problématique principale. « Environ 75 % des parcelles en contiennent en plus ou moins grande densité dans le Sud-Ouest », précise Sylvie Nicolier, ingénieure régionale Ouest-Occitanie.

Deux approches

Deux stratégies sont possibles. « La première vise à positionner une ou deux interventions spécifiques à cette adventice pour agir sur les parties aérienne et souterraine et ainsi contrôler les populations », complète-t-elle.

Si l’on prend l’exemple du liseron des haies, c’est le stade de l’adventice qui détermine la première intervention. Contrairement aux adventices annuelles, il doit être assez développé, avec des tiges d’environ 20 cm de long. Le dicamba est la molécule la plus efficace sur lui. Banvel 4S, à 0,4 l/ha, est l’exemple type pour cette application, avec souvent un maïs proche de 6 feuilles. Deux situations sont ensuite possibles. Si le liseron repart rapidement, un deuxième passage peut être envisagé avec un équivalent de Banvel 4S à 0,2 l/ha, avant que le maïs ne soit trop avancé (effet parapluie). Si ce n’est pas le cas, on en restera là.

La seconde approche vise à raisonner la ou les interventions de postlevée en fonction de la flore annuelle formée, avec un programme contenant une substance active ayant une action sur la vivace dominante de la parcelle. « Dans ce cas, seul un effet frein est recherché sur la vivace pour permettre l’installation de la culture, ajoute Sylvie Nicolier. Il n’y aura que peu ou pas d’action sur la partie racinaire, et l’espèce va continuer son expansion. » On optera donc pour cette stratégie seulement dans des situations de faible infestation en vivaces.

Dans cette circonstance, et toujours contre liseron des haies, on se base sur le stade des annuelles pour positionner le traitement. De nombreux herbicides ou associations à base de dicamba sont disponibles. Deux ont d’ailleurs intégré le marché cette année : Rinidi WG (dicamba + nicosulfuron + rimsulfuron) et Kaltor (dicamba + nicosulfuron).

Veiller aux conditions climatiques

Arvalis ajoute qu’avec les herbicides auxiniques tels que le dicamba, comme avec les inhibiteurs de l’ALS (nicosulfuron, rimsulfuron…) utilisés seuls ou, plus encore associés, il faut veiller aux conditions climatiques. Pour limiter le manque de sélectivité sur maïs, il est primordial d’intervenir de préférence le matin, avec une hygrométrie d’au moins 65 % et des températures journalières minimales supérieures à 10 °C et maximales inféieures à 30 °C. Des amplitudes thermiques limitées sont aussi de mise durant les jours suivant le traitement.

Le stade de la culture reste aussi essentiel. Pour les auxiniques, la dose pleine est possible jusqu’à 6 feuilles. Ensuite, elle sera réduite (sauf cas particulier de traitement en dirigé).

C. F.