La lutte contre le chardon des champs n’est plus réglementée depuis l’an dernier (arrêté du 16 avril 2020). Il figurait parmi les organismes listés dans le texte du 31 juillet 2000 à l’annexe B (lutte pouvant être obligatoire sous certaines conditions) et « la plupart des départements avaient pris des arrêtés à son encontre », souligne Bertrand Huguet, chargé de mission surveillance biologique du territoire au SRAL (1) île-de-France. Ces derniers étaient valables aussi bien aux champs qu’en zone non agricole. Mais la lutte obligatoire a été assez peu mise en œuvre, notamment par les propriétaires privés et les collectivités.

1 080 g/ha de glyphosate

En revanche, la dose de 2 880 g/ha de glyphosate sur chardon ne peut désormais plus être employée, la plante n’étant plus réglementée. En non-labour, la dose homologuée est de 1 080 g/ha. En labour, la molécule est interdite avant implantation de la culture, sauf pour celles de printemps, installées après un labour d’été ou de début d’automne en sols hydromorphes, toujours à 1 080 g/ha. Or, ce nouveau dosage n’est pas suffisamment efficace sur Cirsium arvense en interculture. « Il est possible de moyenner à l’hectare l’application de glyphosate en faisant un traitement par tache à une dose plus élevée tout en respectant 1 080 g/ha. Mais il y aura des endroits non traités », informe Ludovic Bonin, d’Arvalis.

Différents essais ont toutefois montré que sur chardons bien développés, 2 100 g, et 1 300 g sur de plus petits, suffisent. 3 l de glyphosate + 1-1,5 l de 2,4-D peuvent aussi être envisagés pour réduire la dose. Sur des chardons presque au stade boutons, le niveau d’efficacité est très bon. « Cette dose pose quasiment davantage de problèmes sur chiendent que sur chardon, juge le spécialiste. Il reste encore toute une batterie de spécialités disponibles en culture contre chardon (voir le tableau ci-dessus). Sur céréales à paille, par exemple, le clopyralid est très efficace. Attention : si certains produits pouvaient être appliqués autrefois après épiaison, ce n’est plus le cas. Au­jourd’hui, on s’arrête au stade dernière feuille étalée. »

Céline Fricotté

(1) Service régional de l’alimentation.