Réunis en congrès le 24 janvier à Angers (Maine-et-Loire), les 250 représentants des chambres d’agriculture des Pays de la Loire ont adopté un plan « Eau et agriculture ». Assorti de 48 actions, il vise à « améliorer la qualité de l’eau et sécuriser son accès », explique François Beaupère, président de la chambre régionale. Pour le volet « qualité », la réduction des phytos est érigée au rang de priorité. Sans surprise, car « c’est l’un des trois risques majeurs qui pèsent sur 74 % des masses d’eau », rappelle Virginie Guichard, responsable du service « eau et environnement » à la chambre régionale. Cette dernière va intensifier son accompagnement sur les 45 zones de captages « Grenelle ».
Irrigationen collectif
À noter aussi, le soutien à l’agroforesterie et à l’élevage, « une activité essentielle pour limiter les transferts de phytos », rappelle Catherine Schaepelynck, élue sarthoise.
Sécuriser l’accès à l’eau est la deuxième ambition du plan. Pour François Beaupère, « le sujet n’est plus tabou. » Une vingtaine d’actions vont être déployées, dont la gestion collective des prélèvements destinés à l’irrigation. Sur le bassin-versant du Lay (Vendée), « elle existe depuis les années 1980 et s’est avérée très positive », témoigne James Gandrieau, agriculteur et président de la commission locale de l’eau (CLE) du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) du Lay. Détenteurs d’un quota d’été « très strict » et d’un de printemps « plus souple », les irrigants n’ont pas connu de restrictions depuis 2000.
À compter de 2012, la ressource disponible a augmenté. « Elle est passée de 8 à 12 millions de mètres cubes. Preuve qu’en travaillant la réglementation, on y arrive. » À l’échelle de la Région, 75 millions de mètres cubes - soit 44 % du prélèvement total - sont gérés collectivement. Le plan « Eau et agriculture » fixe un objectif de 60 %. Dans le Maine-et-Loire, il existe déjà deux bassins en gestion collective et quatre sont à l’étude.
Autre piste pour sécuriser la ressource : l’utilisation des eaux des stations d’épuration – relevant de collectivités locales ou d’entreprises - et la déconnexion des plans d’eau sur les cours d’eau. « La Région a 40 000 plans d’eau, dont certains sont alimentés ou positionnés sur des rivières. L’objectif est d’en retirer 30 % d’ici 2025 », indique Michel Dauton, élu sarthois. Anne Mabire