. Mais avec une production qui croît autant, et légèrement plus vite que la demande, ce sont des tendances de prix stables, voire en baisse, qu’annoncent les deux organisations pour « la quasi-totalité des produits examinés ».
Encore trop de malnutrition
Du côté de la demande, sa croissance, pour l’alimentation humaine, sera essentiellement tirée par les régions à forte croissance démographique : Afrique subsaharienne, Inde, Moyen-Orient et Afrique du Nord. Les régimes alimentaires continuent d’évoluer, entraînant une croissance de la demande en produits animaux, mais aussi en huiles végétales et en sucre en raison du « recours croissant aux aliments transformés et prêts à consommer ». La malnutrition sous toutes ses formes reste répandue dans le monde, note le rapport : surpoids et obésité, sous-nutrition ou carences en micronutriments essentiels… Certains pays, à revenus faibles ou intermédiaires, cumulent même ces trois fardeaux.
Demande soutenue en produits d’élevage
En raison des faibles revenus par habitant, la consommation de viande devrait rester limitée en Afrique subsaharienne, mais la demande sera soutenue au niveau mondial, poussant le secteur de l’élevage à accroître sa production. « Les cultures fourragères comme le maïs et le soja devraient ainsi représenter une part plus importante des cultures pratiquées dans le monde », prévoient ainsi la FAO et l’OCDE. La demande en biocarburant ne devrait plus tirer la demande mondiale en céréales comme entre 2000 et 2015, « puisque l’essentiel de la demande supplémentaire est attendue en Indonésie, où le biodiesel est produit à partir d’huile végétale, ainsi qu’en Chine et au Brésil, qui utilisent le manioc et la canne à sucre pour produire l’éthanol ».
Une offre en hausse à surfaces égales
La croissance attendue de la production en céréales sera due à une amélioration des rendements, tandis que l’utilisation des terres agricoles connaîtrait peu de changements. L’augmentation anticipée de la production animale reposerait de son côté sur une augmentation de la taille des troupeaux et une alimentation animale « efficiente ».
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole continueront de croître 0,5 % par an dans les dix prochaines années, contre 0,7 % par an au cours de la décennie passée, prévoient les experts de la FAO et l’OCDE. Un taux « inférieur au rythme de croissance de la production », soulignent-ils.
Les marchés mondiaux resteront marqués par de fortes incertitudes, tant au niveau de la production (propagation de maladies comme la peste porcine africaine, résistance de plus en plus forte aux antimicrobiens, réglementation des nouvelles techniques de sélection végétale, phénomènes climatiques extrêmes) que de la demande (habitudes alimentaires).