Mercredi soir, le 23 octobre 2019, comme la nuit précédente, ils étaient environ 300 membres de divers syndicats d’agriculteurs, éleveurs, mais aussi de chasseurs et piégeurs devant la préfecture, où ils ont installé des dizaines de tracteurs, des chapiteaux et un barbecue.

]]>

« Un état partisan coupé des réalités »

Citant pêle-mêle « surenchère écologiste, agribashing, revenus des agriculteurs, menaces sur la pratique de la chasse, déroute du plan ours avec plus de 1 200 brebis massacrées en Ariège », les manifestants pointent un « État partisan et coupé de (leurs) réalités ».

Les agriculteurs ont « épandu » des feuilles de papier pour dire « non à la paperasse et dénoncer les retards administratifs des aides de la Pac ». © Facebook FDSEA de l’Ariège

« Debout pour une deuxième nuit et d’autres encore, nous ne quitterons les lieux que quand l’État aura apporté des réponses claires à nos revendications ! » ont souligné dans un communiqué commun la FDSEA, JA, la Chambre d’agriculture, la Fédération pastorale de l’Ariège et l’Association pour la Sauvegarde du Patrimoine d’Ariège-Pyrénées notamment.

Rencontre avec la préfète

Mercredi après-midi, la préfète Chantal Mauchet a rencontré les représentants des agriculteurs. « Elle nous a assuré son soutien, même si on ne s’attend pas à de grands miracles », a indiqué Rémi Toulis, secrétaire général de la FDSEA.

Dans un communiqué, la représentante de l’État reconnaît que « la profession agricole souffre d’un fort sentiment d’incompréhension », soulignant « pourtant […] la qualité du travail engagé dans la filière élevage » et saluant « l’implication responsable des agriculteurs en matière d’irrigation […], de développement de l’agriculture raisonnée et la sécurité sanitaire ».

L’ours renforce les tensions

Elle assure par ailleurs « l’engagement total » des services de l’État auprès des éleveurs et des bergers, après une saison des estives qui s’achève « sur un lourd bilan en nombre d’attaques et d’ovins tués ».

Les éleveurs dénoncent aussi les dégâts de l’ours dans le département. © Facebook FDSEA de l’Ariège

Dès jeudi, un bilan de la mise en œuvre en Ariège de la feuille de route gouvernementale « pastoralisme et ours » sera dressé, a promis Chantal Mauchet. La multiplication cet été des attaques de brebis attribuées à l’ours a créé un climat de tensions dans ce département.

L’action des manifestants a perturbé le fonctionnement de la préfecture et l’accueil au public a dû être fermé mercredi matin, selon les services de l’État. La préfète et le personnel administratif ont toutefois pu se rendre sur leurs lieux de travail sans problème.

AFP