dévoilé le 12 janvier 2022. L’organisation plaide pour une Europe « souveraine, inclusive et responsable ». Celle-ci « doit produire pour tous les marchés, pour tous les consommateurs et ne doit laisser personne au bord de la route avec un dialogue constructif et permanent avec la société », a insisté Dominique Chargé, président de La Coopération Agricole lors d’une conférence de presse organisé mercredi.

 

 

Sur le sujet plus spécifique des produits phytosanitaires, Bernard Ader, président de la commission de l’Europe à La Coopération Agricole et vice-président du Copa-Cogeca, a rappelé la nécessité d’une solution de remplacement lorsqu’une solution chimique pour la protection des plantes est supprimée. « Je pense qu’on pourrait faire un pari de nous donner l’ambition de devenir le champion européen du biocontrôle : celui des outils et des process qui permettent de limiter les intrants chimiques lorsque c’est possible, comme les coccinelles qui se nourrissent de pucerons, a ajouté Bernard Ader. Cela nécessite beaucoup d’échanges, d’expérimentation et de recul. Il est impératif d’avoir des fournisseurs européens dans ce domaine. »

Neuf milliards nécessaires estimés pour le « zéro carbone »

Pour réaliser la transition agroécologique, les coopératives réclament aussi des fonds. « L’univers des coopératives agricoles françaises investit 1,5 milliard d’euros par an. Si l’on veut réaliser notre ambition carbone qui est celle d’atteindre zéro émission carbone dans nos activités à l’horizon de 2035, il nous faut investir neuf milliards d’euros par an », estime Bernard Ader.

 

Sur un autre plan politique, La Coopération Agricole réclame aussi l’harmonisation des normes fiscales, sociales et environnementales au niveau européen et la garantie de l’absence de distorsion de concurrence entre les États membres. « Si on veut conserver une Europe puissante et effective, le principe d’équité doit motiver la politique. Nos impôts de production sont sept fois plus élevés que ceux des Allemands, estime Bernard Ader. Nous attendons dans le cadre des plans stratégiques nationaux (PSN) un traitement équitable et un suivi équitable par la Commission européenne ». Certains États membres ont du retard dans le rendu de ces plans essentiels pour la déclinaison de la nouvelle Pac. La France l’avait remis à temps en décembre.

 

L’ensemble des propositions de La Coopération Agricole ont été transmises au président de la République, au ministre de l’Agriculture ainsi qu’aux eurodéputés français.