« J’ai hérité d’une situation très difficile », a indiqué Emmanuel Macron aux représentants de quatre syndicats agricoles qu’il a reçus successivement, à sa demande, ce 7 août 2017 à l’Élysée. Audrey Bourolleau, sa conseillère agricole et Anne de Bayser, sa secrétaire générale adjointe, ont pris part aux échanges qui furent « constructifs », selon les élus.

Dans l’ordre de passage, Jeunes agriculteurs (JA), le Modef, la Confédération paysanne et la Coordination rurale (1) ont, à l’issue du rendez-vous d’une demi-heure qui était consacré à chacun, fait part de leur satisfaction. Et du sentiment d’avoir été écouté par un chef de l’État qui a pris beaucoup de notes et qui a semblé au fait de son sujet.

Les premières mesures à mi-parcours

À l’ordre du jour : les Etats-Généraux de l’alimentation, et de nouveaux rendez-vous au calendrier. Emmanuel Macron a annoncé qu’il s’exprimerait finalement une première fois, dès le début d’octobre sur ces Etats-Généraux de l’alimentation.

À mi-parcours, précisément à l’issue du premier chantier dédié à la création et à la répartition de la valeur, il souhaite donner « ses premières orientations », ont rapporté les syndicats, en vue des négociations commerciales qui se tiendront à la mi-octobre.

Seront-elles suffisantes pour que les agriculteurs pèsent davantage ? « Il nous a indiqué que c’était son objectif », a précisé Bernard Lannes, le président de la Coordination rurale.

La LME et la loi Sapin 2 actuellement en expertise

« Emmanuel Macron nous a dit souhaiter expertiser les lois actuelles. Il nous a parlé de revoir la LME, ainsi que la loi Sapin 2 », a poursuivi Laurent Pinatel, le porte-parole de la Confédération paysanne qui plaide de son côté en faveur d’une nouvelle loi.

Le chef de l’État a par ailleurs promis de revoir chaque représentant syndical début octobre pour faire un nouveau point.

Toutes les agricultures seront financées

Les Etats-Généraux de l’alimentation se poursuivront ensuite par le deuxième chantier « portant sur une alimentation saine, sûre, durable et accessible à tous ». Et c’est bien le président de la République, qui n’avait finalement pas pu en assurer le lancement, qui devrait les clore en novembre, leur a-t-il indiqué.

Une grande partie du plan d’investissement de 5 milliards d’euros sera consacré à la restructuration des filières, a assuré le chef de l’État qui entend financer toutes les agricultures et ne pas opposer les modèles.

Un président attendu en octobre

Quant au 5e atelier des États-généraux qui a pour but de « rendre les prix d’achat des produits agricoles plus rémunérateurs pour les agriculteurs », et dont la coprésidence sera assurée par la distribution et la transformation, les quatre syndicats se sont dits surpris par ces désignations. Sans cependant remettre en question la tenue de cet atelier et tout en rappelant au président de la République leur volonté d’être force de propositions.

« De toutes les façons, ça ne leur donne pas un blanc-seing pour tout ce qu’ils veulent », a prévenu Jérémy Decerle, le président de Jeunes agriculteurs. « Nous serons vigilants, a ajouté Jean Mouzat, le président du Modef. Mais le chef de l’État nous a bien assuré vouloir redonner du sens à l’acte de production agricole et que toutes les marges ne soient pas emportées par les distributeurs et les transformateurs ».

« Est-ce un plan com’ ? On sera fixé en octobre », a convenu Bernard Lannes.

Rosanne Aries

(1) La FNSEA avait été reçue de son côté le 18 juillet 2017.