À l’occasion de la réélection d’Emmanuel Macron le 24 avril 2022, Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, a présenté les proposisitons agricoles qu’elle souhaiterait voir mise en place durant ce nouveau mandat, à court, moyen et long terme.

La souveraineté, priorité absolue

Dans un contexte de crise sanitaire imbriquée à une crise géopolitique majeure, la présidente du syndicat majoritaire invite à « mettre en cohérence les objectifs de Farm to Fork avec la situation actuelle. » « Sans mettre de côté les objectifs environnementaux, il faut concilier à égalité d’enjeux le climat et la production pour assurer la souveraineté alimentaire » a-t-elle ajouté lors d’une conférence de presse le 26 avril 2022.

 

Sa deuxième priorité est de « rendre opérationnel les clauses miroirs dans le cadre des accords de libre-échange pour éviter la distorsion de concurrence. ». Une proposition partagée par Emmanuel Macron mais difficlement applicable selon la Fondation Jacques Delors.

 

Avec en filigrane le slogan « N’importons pas l’alimentation que nous ne voulons pas », Christiane Lambert a ajouté que « la nomination le 27 avril d’un délégué ministériel en charge de coordonner la mise en œuvre du Varenne de l’eau est essentiel. Aujourd’hui, dix départements sont en alerte sécheresse ».

La rémunération, facteur d’attractivité

« La loi Egalim 2 porte ses fruits », estime la présidente de la FNSEA. Malgré la hausse des charges liées à la guerre en Ukraine, Christiane Lambert s’est montré plutôt optimiste quant aux répercussions positives de cet outil législatif qui, selon elle, « motivent certains distributeurs a changé leurs pratiques et acceptent la contractualisation ».

 

Cette dernière permettrait « plus de visibilité, dans un monde volatil et imprévisible qui stresse énormément les agriculteurs ». Elle n’a pas manqué de souligner que certains distributeurs étaient encore de mauvais élèves. Elle a cependant conclu que les négociations étaient « sur la bonne voie » et qu’il fallait « tenir et continuer sur la loi alimentation ». La présidente du syndicat attend et soutien le chèque alimentation annoncé notamment par Julien Denormandie le 17 avril.

Sur le temps long, la résilience

« Les transitions s’imposent à nous et nous les prenons à bras-le-corps avec pragmatisme », a-t-elle ensuite poursuivi. Sans rentrer dans le détail pour l’agrivoltaïsme et le gaz vert que le syndicat souhaite voir se développer de manière encadrée, Christiane Lambert a encouragé à « créer un crédit d’impôt made in France pour les entreprises contractualisant des crédits carbone avec des agriculteurs français ». Un rapport « gagnant-gagnant » qui embarquerait toute une filière dans un cercle vertueux, selon elle.