La météo printanière a été contrastée. Si les mises à l’herbe ont été précoces grâce à une bonne portance des sols, les faibles précipitations et les gelées tardives ont vite limité les possibilités de pâturage. Au point de contraindre les éleveurs à puiser dans leurs stocks fourragers, déjà fragilisés par la sécheresse de 2018.

Les gelées tardives ont impacté le colza, tout comme la canicule qui a suivi. L’été 2019 a été marqué par deux vagues de chaleur, en juin et en juillet, qui ont concerné l’ensemble du pays et qui étaient d’une intensité exceptionnelle. De nombreux feux de champs ont émaillé la moisson. Malgré cela, les céréales ont atteint de bons rendements.

En élevage, après des récoltes d’ensilage d’herbe et de foin contrastées, les coups de chaud ont compromis les rendements et les valeurs alimentaires des maïs, en particulier dans les régions du Centre et de l’Est. Dans les estives du Cantal, les animaux ont dû être affouragés. Les trésoreries ont à nouveau été mises à rude épreuve pour acheter des stocks de fourrages, mais aussi faire face aux moindres performances zootechniques. Par la suite, la forte pluviométrie automnale a pénalisé la récolte du maïs, des pommes de terre et des betteraves ainsi que les semis de céréales d’hiver.

Le chantier est ouvert

Sécheresse, excès d’eau, orages de grêle, la recrudescence des aléas climatiques devient une réalité. Face à ce constat, un chantier sur l’amélioration des outils de gestion des risques a été ouvert par le ministre de l’Agriculture. Les syndicats s’accordent sur leur faible efficacité et sur la nécessité de développer la prévention, avec des filets paragrêle ou encore le stockage de l’eau… La FNSEA et la Coordination rurale demandent une meilleure articulation entre le FNGRA et les assurances privées, alors que la Confédération paysanne estime falloir remplacer les outils existants par un « fonds mutualiste ».

De leur côté, les assureurs proposent de créer une plateforme commune pour mutualiser les données techniques et rendre plus transparents et attractifs les tarifs des contrats d’assurance. Le travail est en cours avec le ministère. Il faudra attendre début 2020 pour en connaître les conclusions. I. La. V. G. et M.S.

 

(1) Fonds national de gestion des risques agricoles.