Pour éradiquer l’influenza aviaire qui touche le Sud-Ouest de la France, l’État impose un vide sanitaire depuis le 18 avril jusqu’au 16 mai. Il n’y a donc plus aucun palmipède dans les élevages.

En Dordogne, la filière avicole représente 10 % de l’activité agricole du département. C’est dans cette ambiance morose que l’ensemble de la filière s’est réuni à Coulaures le 15 avril. La priorité : réfléchir au redémarrage de l’activité à l’issue du vide sanitaire. D’autant plus que les indemnisations promises ne couvriront pas les pertes. « Il faut que l’on puisse produire le plus vite possible, et dans les meilleures conditions, dès la fin du vide sanitaire », a souligné Yannick Frances, élu à la chambre d’agriculture. Les professionnels se veulent combatifs, malgré les incertitudes. « L’Administration n’est pas claire quant aux modalités. On est un peu dans le flou », a souligné Franck Hemery, producteur d’aliments.

L’oie en danger

Les producteurs d’oie, animal emblématique de la gastronomie du Périgord, sont parmi les plus inquiets. En Dordogne, ils ne sont qu’une soixantaine à en produire pour 600 producteurs de canards. Cette crise pourrait les faire disparaître.

La condition indispensable pour préparer le redémarrage est la mise en œuvre des mesures de biosécurité. Les éleveurs ont l’obligation de se former et la chambre d’agriculture de la Dordogne a annoncé l’organisation de 38 sessions de formation dès cette semaine.

« Le but est de faire connaître l’application du plan de maîtrise sanitaire, a souligné Jean-Philippe Granger, président de la chambre d’agriculture. Des moyens sont mobilisés pour que ces formations ne coûtent rien aux producteurs. » Les responsables se veulent rassurants : il y aura du foie gras sur les étals des marchés de producteurs dès la mi-juillet en Dordogne. Pour cela, 300 000 canetons devront arriver rapidement dans les élevages à l’issue du vide sanitaire.

Claude-Hélène Yvard