« Je n’ai pas changé d’avis, je n’ai pas réussi, a répondu Emmanuel Macron à la question posée par un internaute lors de son interview le 4 décembre 2020 par le média en ligne Brut. Je n’ai pas changé d’avis, je suis pour qu’on en sorte. » Et si la France n’a pas réussi à sortir du glyphosate au 1er janvier 2021 comme le président de la République s’y était engagé, c’est d’abord un échec « collectif ».
Un échec européen
Pourquoi est-ce un échec collectif ? Parce que pour le président de la République, c’est au niveau européen que la question doit se régler. « Ça se gère au niveau européen toutes ces choses-là puisqu’on est un marché unique, a-t-il insisté. L’Europe agricole, l’Europe contre les pesticides, c’est l’Europe et pas que la France. »
En 2017, lors de la réhomologation européenne du glyphosate, la France a plaidé pour une échéance à trois ans quand « l’Europe met son objectif à cinq ans. Si nous ne nous étions pas battus, à l’époque avec Nicolas Hulot, pour qu’au niveau européen, on ait une majorité pour interdire le glyphosate en 2022, pour avoir cette échéance, ce rendez-vous, les autres repartaient à dix quinze ans. »
L’objectif toujours dans le viseur du président
Après avoir expliqué les raisons de cet échec à sortir du glyphosate, le chef de l’État a montré qu’il ne lâchait pas son objectif pour autant. « On va réussir à faire d’ici à la fin de 2022, nous Français, on aura baissé de 50 % [notre consommation de glyphosate], a-t-il affirmé. Comment ? On y a été à marche forcée. »
D’ici à la fin de 2022, nous Français, on aura baissé de 50 % notre consommation de glyphosate.
Emmanuel Macron, président de la République
Le président de la République a listé les mesures adoptées pour atteindre son objectif, comme l’interdiction des autorisations de mise sur le marché de certains usages du glyphosate. Emmanuel Macron a aussi cité le « crédit d’impôt pour aider [les agriculteurs] à investir dans cette transition pour sortir du glyphosate ».
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Ce « n’est pas le pire » des pesticides
Emmanuel Macron a reconnu que le glyphosate « n’est pas le pire [des pesticides]. Ce n’est pas le plus dangereux, de très loin. Parmi les herbicides et les fongicides, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup plus dangereux, mais c’est le plus répandu, le plus utilisé. » Pourquoi ? Parce que la France est un grand pays agricole et que le glyphosate n’était pas utilisé que par les agriculteurs.
Le président a enfin souligné l’importance de la recherche et de la mise à disposition des agriculteurs d’alternatives à l’interdiction du glyphosate. « Parce que si j’ai des agriculteurs qui n’utilisent plus de glyphosate, mais qui utilisent un herbicide plus dangereux j’ai tout perdu. »