Vouloir changer d’orientation professionnelle, faire un break avant de rebondir, envisager de se lancer dans une formation… La session de quatre jours « Continuer ou se reconvertir », proposée par les chambres d’agriculture bretonnes et la MSA, permet d’avancer sur ces interrogations.

 

En Ille-et-Vilaine, elle a été lancée en 2013. Le 15 octobre 2021, la chambre d’agriculture a présenté un bilan, en s’appuyant sur une enquête réalisée auprès de 91 personnes ayant participé à cette session au cours des cinq dernières années.

Toutes les productions sont concernées

La tranche d’âge des 40-60 ans et les femmes sont davantage représentées. Par ailleurs, toutes les productions sont concernées (bovins, volailles, porcs, ovins, ca­prins, maraîchage, et diversification).

 

Parmi les raisons qui poussent les agriculteurs à suivre la session, on trouve le mal-être et le besoin de temps pour soi (40 %), puis des raisons de santé (30 %), familiales (27 %), économiques (20 %), de quête de sens (13 %), et enfin de conflit entre associés (7 %). 37 % des participants ont poursuivi leur activité agricole, mais pour certains en adaptant leurs pratiques ou en diversifiant leurs tâches. 37 % ont opéré une reconversion professionnelle (dans le social, le commerce, des entreprises agricoles ou agroalimentaires). Les 26 % restants sont toujours en réflexion.

 

Tous soulignent les nombreux apports de cette formation : aide à la décision, reprise de confiance, contacts…

Sereins pour repartir

« Échanger avec d’autres personnes qui ont les mêmes questionnements que nous nous a aidés », ont témoigné Valérie et Christophe Chevrier, lors de cette soirée. Ces producteurs de lait ont participé en couple à une session en 2020.

 

« À la suite des différentes crises laitières, notre moral et notre motivation ont baissé. Au fil des années, nous nous demandions si nous allions aller jusqu’à la retraite. La formation nous a permis d’en discuter ouvertement. Ce qui n’est pas si facile dans le milieu. Arrêter est trop souvent perçu comme un échec, tandis qu’un salarié change de métier comme il l’entend. »

 

La formation leur a permis de reprendre confiance en eux : « On n’a pas été jugés. » Après avoir réalisé un bilan de compétence, ils se sentent plus sereins pour poursuivre.