« Ça coûte environ 70 000 euros, dont 60 % de subventions. Sans les aides financières, on ne l’aurait pas fait », clame Clément Aulié. Lui et ses deux associés de la Gaec de Combe de Caix, à Peyrilles dans le Lot, viennent de lancer les travaux de curage de leur plan d’eau. « C’est un lac qui a été fait dans les années 1980. Il s’était mis à fuir, on ne l’utilisait donc plus. Il fallait aussi refaire la digue. Grâce à ce chantier, on devrait récupérer 10 000 m³ de stockage d’eau, ce qui peut être intéressant pour irriguer les cultures, reprennent les deux associés, Jean-Claude et Arthur Aladel. On pourra un peu sécuriser la quantité et la qualité du maïs, sur une dizaine d’hectares. Nous ne ferons pas d’irrigation de luxe. Ce sera de la sauvegarde, au moment de la floraison ou pour faire naître. » Et Clément Aulié de se féliciter : « C’est aussi de l’eau qui pourra servir aux pompiers en cas d’incendie. »

Ce lac fait partie des 33 plans d’eau du Lot et 9 du Tarn-et-Garonne qui vont retrouver des capacités de stockage du fait des subventionnements de l’Etat. Les aides concernent non seulement le curage, mais aussi les études, la réparation de digues et la déconnexion de certains lacs à des cours d’eau. Benjamin Campech et Clément Martel, conseillers en gestion de l’eau dans les chambres d’agriculture de ces deux départements, soulignent : « Grâce à cette opération, on récupère quasi 100 000 m³ dans le Lot et environ 66 000 m³ dans le Tarn-et-Garonne. » Soit l’équivalent de la création de 11 lacs environ.

Initiative sous contrainte

De fait, cette initiative a ses contraintes. Elle s’inscrit dans le plan France Relance, dont tous les fonds doivent être dépensés avant la fin de 2023. Avec la constitution du dossier et les potentiels impératifs liés à la vidange des points d’eau, la fenêtre de tir est limitée. « La chambre d’agriculture et les syndicats demandent que cette initiative soit perpétuée, parce que certains n’ont pas pu répondre dans les délais », témoigne Benjamin Campech. Il est par ailleurs possible que cette expérimentation, menée à l’échelle de deux départements, soit étendue à l’ensemble de la France. C’est à l’État d’en décider. Il sera sans doute incité dans ce sens par le fait que les curages sont bien plus consensuels que les créations de retenues.