Les géants du pétrole ont jeté leur dévolu sur la méthanisation. Parce qu’ils cherchent à se diversifier et à trouver des relais de croissance en dehors des énergies fossiles, ils investissent dans des méthaniseurs XL en France.

La plus grosse unité dans le Béarn

Le 12 janvier 2023, Total Energies a mis en service une méga-installation à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques). Le gaz produit est injecté dans le réseau de transport de Terega. La capacité de production annuelle atteint 160 GWh, soit plus de 10 fois la capacité de production d’une unité moyenne sur une exploitation agricole.

La ration sera composée de lisiers, de sous-produits de l’industrie agroalimentaire et de déchets de maïs doux. À terme, Total Energies prévoit d’incorporer des produits plus méthanogènes comme des résidus de céréales ou même des pulpes de betteraves. L’appétit du pétrolier français semble sans limite puisqu’il annonce un objectif global de 20 TWh de gaz renouvelable d’ici 2030.

Shell avec Dijon Céréales

Shell n’est pas en reste et vient de racheter le danois Nature Energy. Cette entreprise agite fortement les milieux anti-méthaniseurs avec son projet de Corcoué-sur-Logne (Loire-Atlantique). Cette installation conçue pour traiter 500 000 tonnes de lisier et fumier par an pourrait devenir l’un des plus importantes de France, si le permis de construire est enfin accordé.

Parallèlement, Nature Energy s’est allié à la coopérative Dijon Céréales pour créer Sécalia Chatillonais. Cette entreprise se donne l’objectif de méthaniser uniquement des végétaux (plus de 200 000 tonnes). La ration sera constituée à 90 % de seigle en culture intermédiaire, 5 %  de menues pailles et 5% de déchets de céréales.  La production annuelle devrait dépasser 160 GWh. Le site de méthanisation est basé à Cérilly, en Côte-d’Or, et devrait être mis en service d’ici à la fin de l’année.