Le think-tank Sol et Civilisation et la Fondation Avril organisaient un après-midi de réflexion sur la place des agriculteurs dans les territoires d’aujourd’hui le 22 novembre 2018.

Hervé Le Bras, démographe, chercheur émérite à l’Institut national d’études démographiques, a étudié la place des agriculteurs dans les territoires ruraux à la demande de la Fondation Avril.

Faisant suite aux événements du 17 novembre, il a aussi mesuré la mobilisation par rapport à la population dans chaque département : « Les “gilets jaunes” sont dans la diagonale du vide, des Ardennes au sud du Massif central. Les manifestants sont en zone périurbaine, mais également en forte proportion dans les territoires en déprise, qui se dépeuplent et perdent des services de proximité. » Les agriculteurs se sont parfois ralliés aux mouvements.

Source : H. Le Bras

Agriculteurs ultra-minoritaires

Pour autant, selon Hervé Le Bras, les agriculteurs sont majoritairement situés dans des territoires « en bonne santé » démographique et dans des communes de plus de 2 500 habitants. En revanche, ils sont aujourd’hui sous-représentés : « Ils ne tiennent plus les communes ! Dans les communes de moins de 1 000 habitants, s’ils formaient près de la moitié des effectifs (42,5 %) en 1968, ils sont en 2010 à peine 6 %. Alors que dans le même temps, la population des cadres est passée de 1 % à près de 9 %. C’est une perte de pouvoir politique et démocratique », analyse le démographe.

Source : H. Le Bras

Dernier point positif pour les agriculteurs : « Il n’y a pas de déréliction dans les campagnes au regard des indicateurs sociaux. En effet, les pourcentages de jeunes sans diplôme, de familles monoparentales et de jeunes chômeurs, sont inférieurs à ceux relevés dans les grandes communes. »

S.B.