L’arrestation a eu lieu dans le cadre de l’enquête anticorruption « Lavage express », a annoncé la Police fédérale. Au total, 19 mandats d’arrêt ont été émis et 64 perquisitions menées dans cinq États du pays, a précisé la police dans un communiqué.
L’opération était destinée à « démanteler une organisation criminelle qui agissait au sein de la Chambre des députés et du ministère de l’Agriculture (Mapa) pour le compte de JBS, l’un des plus grands groupes agroalimentaires du Brésil.
Délateur récompensé
Dans le cadre d’une affaire de délits d’initiés en Bourse, Joesley Batista avait passé l’année dernière un accord de « délation récompensée » avec la justice. L’industriel avait alors déclenché une crise politique sans précédent en enregistrant le président Temer à son insu alors qu’il semblait donner son aval pour acheter le silence d’un député aujourd’hui en prison.
Soupçonné d’avoir dissimulé des informations dans le cadre de son accord, Joesley Batista avait ensuite été à nouveau arrêté en septembre 2017 avec son frère, Wesley, avant d’être libéré en mars 2018.
Outre Joesley Batista, les ex-ministres de l’Agriculture, Antonio Andrade (actuel vice-gouverneur de l’État du Minas Gerais) et Neri Geller (député fédéral nouvellement élu) qui ont occupé ce poste en 2013 et 2014, ont été arrêtés. Tous deux appartiennent au MDB, le parti de centre droit de Michel Temer qui était alors allié à la présidente de gauche Dilma Rousseff.
1,6 million d’euros de cadeaux
D’après les enquêteurs, le groupe JBS – propriété des frères Joesley et Wesley Batista – corrompait des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture via des intermédiaires politiques, pour obtenir des avantages en matière de normes et d’attribution de licences commerciales. Ces pratiques lui ont apporté des avantages concurrentiels et lui ont permis, selon la police, « de constituer un monopole ».
La police du Minas Gerais (sud-est) a précisé lors d’une conférence de presse que ce système aurait fonctionné en 2014 et 2015. JBS aurait versé deux millions de réaux (590 000 dollars au taux de 2015) en pots-de-vin pour obtenir des avantages en matière d’exportations de viande découpée et cinq autres millions pour empêcher l’usage de médicaments tels l’ivermectine.