Est-ce un signe sur l’orientation de la programmation pluriannuelle de l’énergie à venir ? Nicolas Hulot a annoncé en marge du Sommet sur le climat ce lundi 11 décembre 2017, l’attribution par appels d’offres de 1 GW supplémentaire pour les trois prochaines années. Le volume à attribuer passera donc de 1,45 à 2,45 GW entre 2018 et 2021.

L’augmentation des volumes prendra effet progressivement, dès les prochaines périodes des appels d’offres, qui auront lieu en mars pour les installations sur bâtiment et en juin pour les centrales au sol. Les professionnels de la filière saluent bien évidemment ce geste, d’autant qu’il a été accompagné d’autres annonces.

145 lauréats sur l’autoconsommation

Désormais officiellement encadrée, l’autoconsommation a été validée ce lundi 11 décembre pour 145 projets qui ont passé avec succès la barrière du nouvel appel d’offres. Lancé en 2017 pour un volume total de 150 MW par an, l’appel d’offres comporte 9 périodes de candidature réparties sur trois ans. Il est ouvert aux consommateurs des secteurs industriels, tertiaires et agricoles.

Enerplan, le syndicat des professionnels du solaire, souligne que « cet appel d’offres est l’un des plus frugaux en contribution publique. La demande d’aide complémentaire pour ces projets est en effet inférieure à 1 centime d’euro par kWh pendant 10 ans ». Un montant qui illustre, selon le syndicat, le besoin de simplification de la filière.

Relever le seuil pour les appels d’offres

L’une des propositions de simplification d’Enerplan est par exemple de passer le seuil de déclenchement des appels d’offres de 100 kWc à 1 MWc. Il justifie ce changement par la complexité de la procédure et par le fait que le besoin d’aide publique est en diminution. D’autant qu’à l’autre bout des puissances, les gros appétits demanderont des dispositifs spécifiques pour les très grosses installations. À l’instar d’EDF qui ambitionne d’installer 30 GW entre 2020 et 2035, principalement au sol.

Groupe de travail national

Pour l’heure, les principaux acteurs de la filière solaire vont plancher dans le cadre du nouveau groupe de travail annoncé par Sébastien Lecornu, secrétaire d’État de Nicolas Hulot. Les mesures de simplification seront au centre des débats. Certainement validées dans le futur Green New Deal de Nicolas Hulot, elles permettront d’affiner les objectifs qui seront affichés dans la programmation pluriannuelle de l’énergie 2019-2023.

Des prix toujours plus en baisse

« Le potentiel de développement de l’énergie solaire est extraordinaire en France, je voudrais que nous changions d’échelle dans ce domaine », a déclaré Nicolas Hulot le 11 décembre. Une orientation stratégique d’autant plus logique que l’énergie solaire coûte de moins en moins cher à l’État.

Le ministère de l’Écologie précise ainsi que le soutien public « était en moyenne de 63,9 €/MWh lors de la dernière phase, en baisse de 9 % par rapport au précédent appel d’offres, quatre mois plus tôt. Pour les plus gros projets au sol, le prix tombe même à 54 €/MWh. »

Vincent Gobert