Les importations de l’UE ont dévissé de 11 % sur les sept premiers mois de 2017. La chute de 25 % des importations de viande brésilienne suite au scandale sanitaire dans ce pays, et à la réévaluation du réal explique en grande partie cette évolution.
Le Brésil pourrait revenir dans la course d’ici début 2018. Les importations en provenance d’Australie ont également reculé, de 10 %, du fait d’une baisse du cheptel dans ce pays, et d’une orientation des flux australiens vers l’Asie. Les importations de l’UE pourraient diminuer de 5 % en 2017.
Exportations bovines en hausse
Les exportations européennes de bovins vifs ont augmenté de 5,5 % sur les sept premiers mois de 2017. Sur la totalité de l’année, cette augmentation pourrait atteindre 10 %, grâce notamment au dynamisme du marché turc, dont la demande n’a pas faibli durant l’été.
Les exportations de viande bovine ont grimpé de 25 % sur les sept premiers mois de 2017. L’augmentation des demandes hongkongaise, algérienne, israélienne et philippine est le moteur essentiel de cette croissance. En juillet, les exportations vers la Turquie ont atteint 8 600 tonnes, contre moins de 200 tonnes les mois précédents. Les prévisions tablent sur une hausse de 10 % des exportations de viande bovine européenne en 2017.
Cette situation aide au maintien des prix sur le marché domestique. En moyenne, la valeur des morceaux exportés par l’UE ne dépasse pas 3,5 €/kg, à l’exception de la marchandise plus haut de gamme expédiée vers Israël et la Suisse (plus de 5 €/kg en moyenne). Bien qu’il soit difficile de faire des prévisions dans ce domaine, l’UE devrait maintenir ses débouchés pour les bas morceaux en 2018.
Moins de vaches abattues
Durant le premier semestre 2017, les cours des bovins mâles R3 se sont maintenus aux alentours de 3,75 €/kg de carcasse. Depuis, ils sont en légère augmentation. Les tarifs des vaches O3 ont augmenté jusqu’en juin pour atteindre les 3 €/kg de carcasse et se sont maintenus à ce niveau depuis.
Au premier semestre 2017, la production de viande bovine de l’Union européenne (UE) a baissé de 0,2 %. Ce repli est essentiellement lié à la diminution des abattages de vaches. Les abattages de génisses ont en revanche bondi de 5 %, en majorité en France, en Irlande, aux Pays-Bas et en Pologne. Bruxelles prévoit une quasi-stabilité de la production de viande bovine en 2017, et une baisse de 0,5 % en 2018.
La consommation européenne de bœuf devrait diminuer en 2017 (- 0,7 %) à cause de moindres disponibilités. La baisse pourrait s’accentuer en 2018, pour la même raison.
Forte hausse des exportations de viande de petits ruminants
La production de viande de petits ruminants a augmenté de 4,6 % au premier semestre 2017, du fait d’une hausse des abattages ovins. Le Royaume-Uni participe pour moitié à cette augmentation.
Les exportations d’ovins vivants ont progressé de 8 % sur les sept premiers mois de 2017. Une augmentation de 5 % est attendue sur l’ensemble de l’année. Les envois roumains et espagnols représentent 93 % de ceux de l’UE. 95 % de la marchandise est vendue à destination de la Libye, de la Jordanie, d’Israël et du Liban.
Les exportations de viande ovine ont doublé augmenté de 105 % sur les sept premiers mois de 2017. Cette situation s’explique par la progression des échanges avec Hong Kong et par le gain de compétitivité de l’agneau britannique, lié à la dévaluation de la livre sterling. La Commission européenne table sur une augmentation de 75 % sur l’ensemble de l’année.
Concernant les importationsde viande ovine, une baisse de 12 % se profile à l’horizon. De janvier à juillet, elle atteint 18 %. Côté tarifs, après des mois de juin et juillet assez favorables, les prix des agneaux lourds ont commencé à décroître, pour attendre 4,90 €/kg ces derniers temps. Cet été, les tarifs des agneaux légers étaient en moyenne inférieurs de 0,30 €/kg à ceux de 2016, cette différence tend à se réduire depuis.
La hausse des exportations associée à la baisse des importations pourrait mener à un repli de consommation de l’ordre de 1,5 % en 2017. La tendance pourrait s’inverser en 2018, grâce à un ajustement de la production et des importations.