L’association abolitionniste 269 Life Libération Animale, qui refuse l’exploitation et la mise à mort des animaux, avait lancé des « Nuits debout devant les abattoirs » dans plusieurs départements français et à l’étranger. Avec des bougies, des fleurs, en habits noirs et dans un silence recueilli, les activistes anti-viande commençaient mardi soir des « veillées mortuaires » censées durer jusqu’au petit matin, en « hommage aux victimes du massacre de masse ».

« Touche pas à mon entrecôte »

« Beaucoup de ces militants anti-viande sont des étudiants ou jeunes de 18 à 25 ans, souvent des femmes », explique l’animateur de la Coordination rurale de la Bretagne, qui s’est réjoui de la mobilisation de 200 éleveurs bretons, toutes orientations syndicales confondues, devant quatre sites.

« Des salariés des abattoirs sont venus nous saluer », poursuit-il, satisfait d’avoir pu rééquilibrer ou plutôt « démentir » devant les micros de la presse locale, les messages des activistes abolationnistes.

Pas ou peu de dialogue entre ces deux camps, souvent séparés par quelques gendarmes. Pour ces contre-manifestations, la CR avait appelé les troupes au pacifisme. Dans certains départements, les éleveurs affichaient des slogans tels que « Sauve un paysan, mange un vegan » ou « Touche pas à mon entrecôte ! ».

« Tournez-leur le dos »

Aux militants anti-viande, les dernières consignes diffusées par 269 Life Libération Animale étaient claires : « d’ignorer complètement les contre-manifestations d’éleveurs ou d’élus ». « Tournez-leur le dos dès qu’ils arrivent et restez concentré.e.s sur les victimes. Tout ce que ces personnes cherchent est de profiter de la présence des médias pour nous ressortir le couplet du « petit éleveur malheureux et détenteur de la grande tradition carniste ». Aucun « dialogue » ne doit être engagé avec les contre-manifestants », poursuivait le message.

Sophie Bergot