Désormais, « c’est au marché de soutenir le maintien de l’agriculture biologique ». Le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, l’a répété le 20 septembre 2017 au salon Tech et Bio, dans la Drôme. En conséquence, l’État cessera à partir de 2018 de verser des aides au maintien, pour se recentrer sur les aides à la conversion. Une redéfinition des priorités amorcée dès le mois d’août, qui fait porter aux Régions la responsabilité du financement des nouvelles aides au maintien des producteurs bio.

Pour la Confédération paysanne, il s’agit là d’un véritable « renoncement ». Elle dénonce « un manque de réflexion profond sur l’avenir de l’agriculture biologique » et regrette ce « signal désastreux » envoyé aux paysans : « l’État vous abandonnera dès votre conversion achevée et débrouillez-vous seul pour faire face à la pression sur les prix ».

Juste rémunération

Face au tollé, le ministre s’est défendu d’abandonner le secteur. Seul s’interrompra l’abondement de l’État qui venait en complément des fonds Feader, a précisé son cabinet à l’AFP, ce jeudi 21 septembre. Et Stéphane Travert de rappeler son souhait de maintenir le crédit d’impôt pour les producteurs bio dans la prochaine loi de finances, son idée de fonds privé pour financer des projets de développement et de structuration des filières bio, ainsi que la décision de transférer de 4,2 % du premier pilier de la Pac (DPB et aides couplées) vers le second pilier (ICHN, MAEC/bio, modernisation et développement rural).

 < p lang = "fr » dir = "ltr"> Je maintiens : appui total au dvp du bio = bonus 4.2 % s/aide EU + credit impôt < a href = "https ://twitter.com/hashtag/LFR2018?src=hash"> #LFR2018  + Fond privé < a href = "https ://twitter.com/hashtag/egalim?src=hash"> #egalim  ciblage bonus ac Régions

 & mdash ; STEPHANE TRAVERT (@StTRAVERT) < a href = "https ://twitter.com/StTRAVERT/status/910857533522313216"> 21 septembre 2017   ]]>

Pas suffisant pour la Fnab. « Ces aides ne sont pour les productrices et les producteurs bio qu’une juste rémunération des services environnementaux rendus à la collectivité tant sur la préservation des sols, la qualité de l’eau et la biodiversité que sur la santé publique ou le climat, rappelle-t-elle, dans un communiqué du 21 septembre. Alors qu’au début de 2016 le commissariat au développement durable rappelait que les externalités environnementales du système agricole coûtaient plusieurs milliards d’euros à la collectivité, les aides au maintien, elles, ne représentent qu’une centaine de millions d’euros. »

« C’est à n’y plus rien comprendre, commente Stéphanie Pageot, présidente de la Fnab. Toutes les conditions sont réunies pour faire de la bio un succès collectif français et c’est ce moment que choisit l’État pour se retirer alors que nous avons besoin d’un soutien public fort ! »

Alain Cardinaux