« Les agriculteurs en avaient marre d’être pointés du doigt et agressés par des gens qui ne connaissent rien à l’agriculture ! », s’agace l’agriculteur breton Pierre Bihan-Poudec, à l’occasion d’un débat du Syrpa sur des initiatives de communication « agri/agro » dans le Grand Ouest, au Space le 13 septembre.

Un climat délétère qui mine le moral des producteurs déjà fragilisés par une situation économique difficile. « Nous voulions une communication positive et collective, avec un message simple ». En 2012, les producteurs bretons décident de s’associer au sein d’« Agriculteurs de Bretagne » et optent pour le credo : « Bien plus que vous nourrir ». Ils sont aujourd’hui 500 adhérents et une centaine d’entreprises partenaires, avec un budget de 350 000 euros.

Parler du quotidien

Une enquête réalisée en 2012 avait créé le déclic : « Nous avions deux points forts : les consommateurs disaient avoir confiance dans les produits et 90 % avoir aussi confiance dans les hommes et les femmes agriculteurs. En revanche, ils exprimaient une défiance sur les pratiques agricoles », explique Hervé Le Prince, adhérent d’« Agriculteurs de Bretagne ».

Pour redorer leur blason, les agriculteurs se sont alors efforcés de rendre leurs modes de production transparents, en ouvrant les portes des exploitations et en témoignant davantage. Et ça a plutôt bien marché, se félicitent les représentants d’« Agriculteurs de Bretagne », avec une fréquentation de 15 000 visiteurs lors des initiatives « Tous à la ferme ».

Pour renouer le dialogue avec les consommateurs bretons, ils se servent aussi des réseaux sociaux, via leur compte Agri Bretagne, alimenté par des agriculteurs. « Là où ils sont le plus à l’aise, c’est pour parler de leur vécu quotidien et de leurs pratiques : c’est ça qu’ils doivent partager largement avec le grand public », conclut Hervé le Prince.

Sophie Bergot