Pour sa dixième édition, Tech-Ovin affiche complet. Les 220 exposants occupent quasi tout l’espace disponible. Les matériels d’élevage et de contention, bâtiment, alimentation et services se partagent l’espace du camping des Rochettes. « Nous avons dû resserrer un peu les allées pour installer les stands », souligne Claude Souchaud, le président de la manifestation.

Les organisateurs attendent 15 000 visiteurs au cours des deux jours. Dès hier, les deux salles de conférence étaient prises d’assaut pour des exposés de 20 minutes sur des sujets techniques d’actualité comme les auto-vaccins ou les avancées de la recherche sur l’utilisation de l’ultra-haute fréquence pour faciliter la lecture des lots en mouvement. Près de 70 thèmes techniques sont traités en deux jours.

L’espace de tonte draine un grand nombre de visiteurs également. Le concours organisé sur les deux jours s’inscrit dans le cadre du championnat de France de tonte et bénéficie d’une animation digne des grands rendez-vous sportifs.

Parmi les nouveautés, le pôle ovin laitier qui réunit l’ensemble de la filière des trois bassins, Pays basque, rayon de Roquefort et Corse. Les races laitières étaient présentes sous les chapiteaux réservés à la génétique lors des éditions précédentes, mais c’est la première fois que la filière laitière dispose d’un chapiteau.

Les sujets qui préoccupent la filière laitière

« L’effectif des brebis laitières représente un tiers de l’effectif ovin », précise Luc Estienne, ancien président de la commission nationale en charge des brebis laitières. C’est une reconnaissance tant de l’effectif que de la technicité du secteur. L’organisation des producteurs face aux industriels au sujet du prix du lait, tout comme la mise en place du règlement zootechnique européen, sont les sujets qui préoccupent la filière du lait, « tout autant que le problème de la prédation », souligne Luc Estienne.

Pourtant, ce sujet était bien présent dans les allées. « Nous avons une attaque par jour dans le sud de l’Aveyron, confirme Luc Estienne. Aucun citadin n’est prêt à supporter ce que nous subissons. Il y a une totale déconnexion du métier d’éleveur avec le consommateur. Quelle est la place de l’éleveur dans la société ? »

Autre sujet de réflexion pour la filière ovine dans son ensemble : les conséquences du Brexit. Les représentants syndicaux et les élus ont assuré de leur vigilance sur le dossier lors des discours.

Plus réjouissant, et parmi les classiques depuis de nombreuses éditions, la session d’accueil de futurs actifs organisée par la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne. 18 jeunes candidats à l’installation sont venus confronter leurs projets personnels et professionnels aux opportunités d’installation dans la Région de la Nouvelle-Aquitaine, mais également dans celle du Centre-Val de Loire.

Marie-France Malterre