« En 2016, on devait expliquer pourquoi l’outil [le commerce équitable] était utile en France ; maintenant, c’est plus évident. » Voici une phrase entendue à plusieurs reprises lors des Assises nationales du commerce équitable origine France le 22 novembre 2019.
Depuis la loi sur l’économie sociale et solidaire de 2014, de nombreux acteurs économiques se sont emparés des outils du commerce équitable à l’échelle française. Les ventes ont d’ailleurs été multipliées par 4 depuis 2015, selon les chiffres présentés par Commerce équitable France, une plateforme qui réunit des entreprises, les principaux labels présents sur le marché français, des distributeurs, des ONG…
« Un cadre légal a été fixé et cela a permis de parler de commerce équitable avec les producteurs français », se félicite Julie Maisonhaute, responsable des filières françaises et des territoires pour la plateforme.
8 000 agriculteurs engagés dans les filières
Les ventes issues du commerce équitable origine France affichent une progression de 34 % sur 2018. Elles représentent un chiffre d’affaires de 434 millions d’euros, détaille Commerce équitable France.
Plus de 65 groupements de producteurs sont engagés dans la démarche, soit plus de plus de 8 000 agriculteurs. 7 filières de production sont concernées pour l’instant : céréales, légumineuses, huiles, fruits et légumes, viandes porcine, bovine et de volaille, œufs, lait et plantes aromatiques. 47 % des produits ont un double label et respectent à la fois les engagements du commerce équitable et de l’agriculture biologique.
Ces chiffres correspondent aux ventes réalisées par les trois labels existants pour les produits origine France, Agri-Éthique France, Fair for Life et Biopartenaire, et deux marques ayant une démarche de commerce équitable bien structurée, Paysans d’ici (Éthiquable) et Ensemble (Biocoop).
Une démarche encadrée
La loi économie sociale et solidaire de 2014 a permis de fixer une définition dite universelle du commerce équitable en précisant les six engagements de la démarche :
- Une organisation collective des producteurs et une gouvernance démocratique ;
- Un partenariat commercial pluriannuel sur au moins 3 ans ;
- Un prix rémunérateur qui prend en compte le calcul des coûts de production du producteur et une négociation équilibrée ;
- La mise en place d’un fonds de développement pour financer des projets collectifs ;
- La traçabilité et la transparence de filières vis-à-vis des consommateurs ;
- La sensibilisation et l’éducation des consommateurs aux modes de production socialement et environnementalement durables.
Des engagements qui ne sont pas sans rappeler les objectifs que s’était fixés le gouvernement lors des États-généraux de l’alimentation.