« Je ne retire pas mon arrêté malgré la demande de Madame la Préfète. Il est urgent que l’État prenne des mesures pour protéger les populations tout en accompagnant les agriculteurs pour une conversion au bio », a justifié Béatrice de François, l’élue socialiste, sur son compte Twitter. La préfecture a désormais la possibilité d’attaquer l’arrêté devant le tribunal administratif.

La demande de la préfète battue en brèche

Le 11 octobre 2019, la préfecture de la Gironde lui avait en effet demandé de le retirer au motif que l’interdiction des pesticides n’est pas de la compétence d’un maire. « Les mesures concernant l’utilisation et la détention de ces produits » relèvent des ministres de l’Agriculture, de la Santé, de l’Environnement et de la Consommation et non pas du maire, écrit la préfète Fabienne Buccio dans son courrier.

« Si le maire est bien responsable de l’ordre public sur son territoire […] il ne saurait en aucun cas s’immiscer dans l’exercice de cette police spéciale », ajoute-t-elle. Le 21 août, la maire de cette commune périurbaine de quelque 8 200 habitants, au nord de Bordeaux, a interdit « formellement » les produits phytopharmaceutiques « à moins de 100 mètres de toute habitation ou espace public ».

Les espaces verts aussi

Une interdiction visant les agriculteurs et viticulteurs ainsi que les bailleurs qui utilisent des pesticides pour l’entretien des espaces verts communs. D’après l’arrêté signé par l’élue locale, de « nombreuses habitations et espaces publics » se situent à moins de 20 mètres d’exploitations agricoles utilisant des produits phytopharmaceutiques.

« Je constate qu’à ce jour aucune réglementation n’a été édictée par l’État permettant d’assurer la protection des populations vulnérables, et parmi celles-ci, les riverains, comme l’exige le Conseil d’État », a répondu la maire à la préfète dans un courrier publié sur Instagram. Cet été, plusieurs élus ont rejoint la fronde contre les phytos accentuée par la médiatisation du combat du maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), dont l’arrêté a été annulé vendredi dernier.

AFP