Auditionné hier par la commission des affaires économiques du Sénat, Nicolas Hulot a été interpellé par le sénateur Henri Tandonnet (UDI, Lot-et-Garonne), sur sa vision de la politique sur l’eau. Le ministre de la Transition écologique, rappelant que la France « est déjà dans les effets du changement climatique », a annoncé qu’il présenterait « un plan sur ce sujet » à l’occasion du conseil des ministres à venir le 9 août.
La politique de l’eau dans un plan gouvernemental
Ce plan, dont on ne connaît pas encore les contours, « va demander la participation de tous les acteurs » a indiqué le ministre, évoquant ensuite des secteurs fortement consommateurs qui utilisent l’eau de manière « parfois justifié [e] parfois pas forcément », des besoins de stockage qui doivent s’accompagner « d’une rationalité d’utilisation », ou encore la sortie de situations aberrantes en matière de gestion des eaux usées.
Pour Éric Frétillère, président des Irrigants de France, il est « urgent de se doter d’une politique de l’eau lisible et durable au service de tous nos concitoyens et de leur alimentation ». Dans un communiqué paru mercredi, il a rappelé que l’agriculture irriguée « nourrit plus de monde par unité de surface » et « permet à des petites exploitations […] de rester viables ». Le syndicat indique par ailleurs que dans le contexte de changement climatique actuel, « les pratiques et le matériel [d’irrigation sont, NDLR] de plus en plus économes en eau ».
Les solutions à mettre en avant, selon les irrigants
Cependant, face à l’imprécision des informations livrées jusque-là par le ministre, les Irrigants de France ont souhaité « rappeler les impératifs pour l’agriculture française » en matière de gestion de l’eau :
- Ne pas hésiter à stocker l’eau en hiver pour l’utiliser en été. Le syndicat estime que « les besoins de stockage représentent 500 millions de m³ au niveau national et nécessitent 1,5 milliard d’euros d’investissement ».
- Simplifier les possibilités de réutilisation des eaux traitées. Pour l’instant, la réglementation nationale est jugée « trop contraignante ».
- Préserver et développer l’agriculture irriguée, et conforter les investissements des agriculteurs irrigants. Irrigants de France souhaite qu’ils puissent « compter sur un volume d’eau minimal et pérenne dans une démarche de partage des usages ».
En savoir plus : Le sénateur Henri Tandonnet, qui juge la politique nationale de l’eau à long terme trop légère, a publié en mai 2016 un rapport intitulé « Eau : urgence déclarée ».