À l’occasion de l’assemblée générale de la FNC, les représentants des syndicats agricoles, le ministre de l’Agriculture ainsi que la secrétaire d’État à la Transition écologique sont intervenus afin de dresser un état des lieux de la situation. Willy Schraen, président de la FNC, a dénoncé le coût devenu trop lourd de l’indemnisation des dégâts causés sur les cultures par les sangliers. Il a estimé que le réseau des fédérations de chasse était arrivé à « un point de non-retour financier ». Les montants d’indemnisation ont varié sur 10 ans entre 23 millions et 43 millions d’euros, avec une moyenne de 30 millions d’euros, selon la FNC.

Même s’il a admis que les chasseurs ont favorisé le développement de l’espèce, il a estimé qu’ils n’étaient pas non plus les seuls responsables. Pour lui, la prolifération des bêtes noires s’explique par une fructification forestière exceptionnelle, l’explosion de la taille du parcellaire de maïs, la présence perpétuelle de couverts et surtout le fait que « près de 30 % du territoire métropolitain n’est pas chassé ».

« Continuer à être des partenaires »

Invitée, la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, a annoncé qu’elle souhaitait rencontrer la FNC dans les prochains mois pour conclure un « contrat d’entraide ». Il prévoirait une entente afin de pouvoir renforcer les moyens de gestion et de régulation des populations de gibier et de mettre en place des projets pour favoriser la biodiversité.

Les mains sont également tendues du côté de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculteurs (APCA). Pascal Ferey, membre du bureau, souhaite également que les parties se retrouvent autour de ce « sujet clivant ».

« Le monde de la chasse doit parler avec le monde agricole, il faut essayer de renouer le dialogue » a précisé Alain Perea, président du groupe chasse à l’Assemblée nationale lors de la présentation du rapport parlementaire sur les dégâts de gibier.

« Stopper l’agrainage »

Intervenant à la tribune, la Coordination rurale (CR) et la Confédération paysanne ont défendu chacun de leur côté l’interdiction de l’agrainage. « Pour nous paysans, on ne peut pas accepter les dégâts mais si l’on sent une vraie volonté des chasseurs de réduire les populations, on peut travailler ensemble », a précisé Jean-Michel Granjon de la Confédération paysanne. Pour la CR, « l’essentiel est de définir un seuil de population acceptable », selon Lydie Deneuville, vice-présidente du syndicat.

Suzie Terrier et Alexis Marcotte