La création de l’observatoire avait été annoncée en mars dernier par le commissaire à l’Agriculture Phil Hogan, « répondant ainsi aux demandes des parties prenantes pour des informations régulières et à jour sur les évolutions économiques », explique l’exécutif européen. Il s’agit de « soutenir le secteur pour mieux faire face à la volatilité des prix, grâce à des analyses et informations sur les tendances des marchés ».
L’Observatoire est ainsi lancé moins de trois mois avant la disparition des quotas de sucre dans l’UE, qui seront supprimés à partir du 1er octobre prochain. Le comité économique de l’Observatoire du sucre, présidé par la Commission, « rassemblera les représentants de 14 organisations de la chaîne d’approvisionnement et de distribution du sucre : producteurs de betteraves, producteurs de sucre, raffineurs, importateurs, acheteurs, négociants, producteurs d’éthanol et d’amidon ». La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) y sera représentée par son vice-président, Jean-Pierre Dubray, précise un communiqué du syndicat.
La CGB salue l’initiative, mais veut aller plus loin
La CGB salue la mise en place de l’Observatoire européen du marché du sucre. Néanmoins, à cette occasion, le syndicat rappelle « l’importance de la transparence au sein de la filière du sucre, afin de donner aux planteurs de betteraves la possibilité de faire entendre leurs voix dans les commissions de répartition de la valeur propres à la filière ». Selon lui, « la fin des quotas s’accompagnera d’une volatilité accrue du prix du sucre sur le territoire européen ». La CGB tient à préciser que « paradoxalement et en l’état actuel des choses, le suivi des marchés en période postquota sera moins précis qu’en période de quota ».
À ce titre, le syndicat souhaite, entre autres, que la Commission s’engage sur :
- une publication sous délai d’un mois, des prix par zone géographique, à défaut d’être par pays.
- une publication hebdomadaire des données relatives aux importations et aux exportations de sucre, (avec la poursuite du suivi des prix du sucre importé en provenance des pays ACP).
- une publication de bilans prévisionnels pour le sucre, l’éthanol et l’isoglucose robustes, en approfondissant notamment le poste « consommation » qui n’est, jusqu’à présent, pas étudié.
« Alors même que nous aurons davantage de volatilités avec la fin des quotas sucriers, la Commission européenne pallie son déficit de suivi du marché du sucre en instaurant un groupe d’échange et de discussion. C’est une bonne initiative, mais bien insuffisante. Elle doit absolument prendre en compte les recommandations du Parlement européen et de la récente task-force (groupe de travail) sur les marchés agricoles, en publiant des données chiffrées et factuelles. C’est une condition indispensable si l’on souhaite que la filière des betteraves conserve le niveau d’excellence qu’elle a eu, jusqu’à présent, en termes de cohésion de filière », affirme Éric Lainé, président de la CGB.