Une fois n’est pas coutume, l’assemblée générale du MPB (Marché du porc breton) s’est déroulée dans un contexte détendu le 22 juin à Plérin (Côtes-d’Armor). L’amélioration du cours du porc ces derniers mois n’est pas étrangère à cette ambiance. Sur 2016, la moyenne du cours s’est en effet établie à 1,293 €/kg (prix de base) avec un pic à 1,534 €/kg le 26 septembre 2016. Jeudi, la cotation affichait 1,488 €/kg.
Et pourtant, l’année 2016 avait plutôt mal démarré : trop de cochons, manque de fluidité à la sortie des élevages, de la viande en frigos, des prix bas et atones. Puis en avril, la demande s’est réveillée, tirée par la demande chinoise, et les prix sont remontés pour atteindre un pic en septembre. De septembre à mai, le MPB a fait la course en tête des places européennes. Depuis mai, le prix a décroché du prix allemand et espagnol (différentiel de 0,13 €/kg), notamment en raison des jours fériés.
Sortir la tête de l’eau
« Qui aurait pu parier sur un tel revirement de situation », a interrogé François Pot, le président du MPB. « Personne ! C’est une bonne chose pour les producteurs dont la situation devenait précaire pour certains. » Depuis 10 ans, les éleveurs enchaînent les mauvaises années. L’année 2016 a permis de sortir un peu la tête hors de l’eau. Pour une partie d’entre eux, il faudra d’autres bonnes années pour consolider les trésoreries.
Et pour 2017 ? « Selon les prévisions, l’Union européenne ne devrait pas produire plus qu’en 2016. Seule l’Espagne se développe. Il n’y a pas de raison que les prix soient tendus », a expliqué Pascal Le Duot, directeur du MPB. Le prix du porc en Chine baisse en dessous du prix de revient, ce qui devrait entraîner une nouvelle décapitalisation du cheptel dans les petits élevages. De bon augure pour les exportations. Les principales menaces restent le développement aux USA et le risque sanitaire lié à la peste porcine africaine.