À chaque marque sa stratégie de carburant « vert ». Après le Fendt e100 Vario électrique, le 7700 de Massey Ferguson au biométhane et le Dual Fuel chez Valtra, c’est pour cette dernière marque que le groupe Agco développe une stratégie environnementale. Valtra passe en effet à 100 % de carburant « renouvelable » pour faire le plein de ses tracteurs sortant d’usine.
Cette annonce intervient dans un contexte où la pression sociétale et politique s’accentue sur les motoristes et les constructeurs. Chacun développe des stratégies et des prototypes pour se préparer à la norme antipollution Tier 5 et aux ultérieures. Le biodiesel utilisé par Valtra est le Neste MY, notamment produit à partir de déchets et de résidus renouvelables. « Il produit donc 90 % de moins d’émissions de gaz à effet de serre que le diesel fossile », annonce Valtra.
Propriétés similaires au GNR
Les propriétés de démarrage à froid de ce diesel « sont suffisantes même dans les conditions glaciales », estime la marque. Il « peut être utilisé pour les tracteurs ainsi que les chariots élévateurs en tant que tel, sans additifs et sans avoir à apporter de modifications aux moteurs actuels. […] Il peut supporter des températures allant jusqu’à –34° », explique Mika Hyötyläinen, vice-président du marketing de Neste.
Selon lui, ses propriétés de stockage dans le réservoir sont très bonnes. « Chaque molécule du “Neste MY Renewable Diesel” est dans le diesel de pétrole », assure le fournisseur de carburant. « Les deux peuvent être utilisés de manière interchangeable. En tant qu’hydrocarbure pur, c’est une molécule non polaire. Ça n’attire pas les impuretés ou l’eau. Et avec un indice de cétane plus élevé que le diesel – 75 à 85 contre environ 40 à 52 – les flottilles connaissent une amélioration du démarrage et de la combustion, le carburant brûle plus efficacement ».
Économie circulaire et déchets
Chaque nouveau tracteur Valtra sera livré aux clients avec ce carburant renouvelable qui est raffiné « selon les principes de l’économie circulaire et dont une partie des matières premières provient d’agriculteurs comme eux », précise Valtra.
En effet, le biodiesel visé est de deuxième génération. Il est issu de déchets et de matières végétales. « Classé comme une huile végétale hydrotraitée, ce Neste My est en partie issu d’une conversion de résidus de cuisson et d’huile végétale, ainsi que les graisses animales provenant de la transformation des aliments de l’industrie, précise Neste sur son site. Dans le processus de fabrication, les impuretés sont éliminées des matières premières avant traitement à l’hydrogène à haute température et pression. Cela permet de fabriquer des hydrocarbures avec des propriétés chimiques sensiblement similaires à celles des diesel. La haute qualité du produit final est toujours cohérente, indépendamment du brut des matières utilisées ».
« À compter de ce mois de mars, tous les nouveaux tracteurs Valtra seront remplis du diesel renouvelable Neste MY, précise Valtra, tout comme les chariots élévateurs qui fonctionnent dans l’usine » de Suolahti en Finlande.