« Depuis sa création en 2011, le projet BreedWheat a permis la création de plus d’un milliard de données pour faciliter le développement de nouvelles variétés de blé adaptées aux attentes de la filière », a indiqué le 1er mars au salon de l’agriculture Bernard Bejar, directeur général du pôle de compétitivité Céréales vallée, un des quinze partenaires de ce projet d’une durée inédite de 9 ans (1).

« Les premières variétés de blé issues du projet BreedWheat, sélectionnées pour leur tolérance aux maladies, devraient être inscrites d’ici 6 à 7 ans », a précisé de son côté Jacques Le Gouis, directeur de recherche à l’Inra de Clermont-Ferrand et coordinateur du projet. Selon lui, « malgré la complexité du génome du blé tendre, Breedwheat a permis de développer rapidement des outils génomiques d’une très grande puissance et précision. Ces outils performants ouvrent de nouvelles possibilités aux scientifiques et semenciers pour utiliser la diversité naturelle. »

Plus de 10 000 lignées de blé caractérisées

L’un des objectifs de ce projet a en effet consisté à développer un grand nombre de marqueurs moléculaires permettant d’échantillonner le génome complexe du blé. Ces nouveaux marqueurs sont utilisés pour décrire un grand nombre de variétés représentant la diversité mondiale du blé. Une puce à ADN, outil pour lire le génome du blé et établir la « carte génétique » des lignées a été créée avec 420 000 marqueurs.

Grâce à elle, les partenaires de BreedWheat ont caractérisé plus de 10 000 lignées de blé : « 450 d’entre elles (variétés inscrites, variétés de pays, variétés anciennes, matériel de sélectionneurs) ont été retenues car elles représentent la meilleure diversité mondiale » a développé Jacques Le Gouis. Ces 450 variétés vont être étudiées cette année au sein de 12 essais français afin d’identifier des régions génomiques impliquées dans le contrôle de caractères d’intérêt agronomiques comme le rendement, la tolérance au stress azoté et hydrique, et la résistance aux maladies (septoriose et fusariose).

I.E.

(1) BreedWheat fédère 15 laboratoires de recherche publique, 10 entreprises privées, Arvalis, Céréales vallée et Inra transfert. Il est financé à hauteur de 34 millions d’euros dont une aide d’État de 9 millions d’euros gérée par l’Agence nationale de la recherche, et des financements complémentaires de FranceAgriMer et du Fonds de soutien à l’obtention végétale.