« La bioeconomie, c’est la partie verte de l’économie circulaire », a expliqué Jan Van Esch, conseiller pour la stratégie sur la bioeconomie aux Pays-Bas lors de la conférence organisée par le think-tank Saf’agr’iDées au Sima ce lundi 27 février 2017. Et de préciser que pour mettre en place cette stratégie commune, il faut trouver des moyens de connecter des mondes différents. « Ceux de la recherche, de l’agriculture, de l’industrie, le tout chapeauté par une volonté politique ferme », ajoute-t-il.
En Allemagne, poids lourd européen de la bioeconomie, le secteur des biogaz a été fortement soutenu par le gouvernement. Aujourd’hui, la bioeconomie allemande représente 18 % du chiffre d’affaires européen global de ce secteur. « Nous avons lancé des actions de coordination et de soutien à l’échelle locale », décrit également Fabio Fava, professeur à l’université de Bologne (Italie). L’importance des projets et du dialogue locaux se retrouve dans l’élaboration des stratégies de chacun des pays.
Trouver les marchés
Autre point également primordial : trouver un marché pour cette biomasse. « Cela doit être tiré par le marché », explique le chargé de projet néerlandais. En France, la bioeconomie représente déjà 6 % du PIB (produit intérieur brut). « Pour développer le secteur, introduire les externalités positives en les chiffrant sera nécessaire », explique Claude Roy, président du club des bioéconomistes. En Allemagne, on évoque la mise en place d’un « dialogue entre tous les acteurs dans le but d’aboutir à une masse critique ».
Volonté politique
Mais la problématique la plus citée lors du débat fut la volonté politique. « Nous avons besoin de visibilité politique, sinon aucun investissement ne sera possible », rappelle Claude Roy. Il s’insurge qu’en France quatre ministères s’occupent des problématiques de la bioeconomie : ceux de l’Agriculture, de l’Environnement, de l’Industrie et de l’Énergie.
« C’est quatre politiques différentes ! » La décision de la Commission européenne de diminuer de façon draconienne la part des biocarburants de première génération dans l’objectif de réduction des émissions européennes a été évoquée. « On ne lance pas les biocarburants, en poussant des investissements à plusieurs milliards d’euros pour les retirer 10 ans plus tard ! », s’énerve le président des bioéconomistes. « Nous n’avons pas besoin de sanctions mais d’accompagnement pour mettre en place ces nouvelles technologies », conclut Daniel Peyraube, président de l’AGPM.