« La FNSEA est dans une posture strictement politique. Le syndicat appelle les entreprises à boycotter le compte pénibilité. C’est inacceptable ! D’une manière générale, les employeurs ont intérêt à le mettre en place pour les salariés, car ils s’exposent à des risques de contentieux qu’ils ne doivent pas sous-estimer », pointe Patrick Massard, secrétaire général de la Fédération agroalimentaire de la CFDT, lors d’une conférence de presse organisée le 6 février, à Paris.
Dans un document qui sera transmis à tous les candidats à la présidentielle lors du Salon de l’agriculture, le syndicat des salariés de la production agricole et de l’agroalimentaire monte d’un cran. Et demande au futur chef de l’État de supprimer les aides pour tous les réfractaires au compte pénibilité : « Les entreprises bénéficient depuis plusieurs années de réductions de cotisations sociales patronales et d’aides diverses comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi. Pour celles qui ne respectent pas la loi, nous demandons que ces aides ne leur soient plus versées ».
Des délais déjà dépassés
« Il n’est pas possible de bénéficier de la solidarité nationale d’un côté et de s’affranchir de ses obligations de l’autre », poursuit-il. La FGA-CFDT compte accompagner et inciter tous les salariés qui n’ont pas reçu le relevé annuel de leur compte prévention pénibilité, à se mobiliser auprès de leur employeur pour faire respecter leurs droits.
Tout employeur avait jusqu’au 31 janvier 2017 pour déclarer les facteurs de risque auxquels ses salariés ont été exposés en 2016. Mais dans la réalité, la grande majorité a refusé de s’y soumettre, en particulier dans les secteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire.
Des accords ont toutefois été trouvés par les branches du lin et des distributeurs de boissons. D’autres référentiels seraient par ailleurs en passe d’aboutir dans les secteurs du sucre, du paysage et de la coopération agricole. Enfin, une négociation vient d’être lancée dans le secteur de l’accouvage.